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Histoire de vie d'un Marocain au Canada

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Histoire de vie d'un Marocain au Canada Empty Histoire de vie d'un Marocain au Canada

Message par salma12342003 Jeu 10 Juin - 8:17:54

Bonjour les amis,

Voici une histoire vraie d'un Marocain résidant au Canada, qui a été rédigée par une auteur québécoise.
C'est une histoire qui m'a bcp émue, et je tenais à la partager avec vous.
Elle est longue certes ( 45 chapitres) , mais pleine de leçons et de moralités.
A vous d'en juger.

Chapitre 1:

Voila. La porte s'est refermée à jamais sur tes yeux et ton pauvre sourire.

Quatre ans de mariage partis en fumée.

Nous n'avions vécu que 2 ans et quelques mois ensembles, le reste du temps ayant été grugé par les procédures d'immigration, mais cela m'avait paru une éternité.

En descendant les marches de l'immeuble le seul sentiment que j'éprouvais était un sentiment de liberté totale !

Enfin libre !

Libre de vivre comme je l'entendais. Libre de vivre selon mes valeurs et mes croyances ! Libre surtout de voir qui je voulais et quand je le voulais sans avoir à rendre des comptes.

J'avais rencontré Hélène sur un tchatte de discussion. Nous avons discuté ensemble pendant près de un an. Je la trouvais vraiment formidable !

Québécoise elle avait divorcé d'un québécois qui lui avait mené la vie dure. Du moins, c'est ce qu'elle me raconta lors de ces longues soirées passées a bavarder. Elle vivait avec 2 jeunes enfants que le père ne voyait qu'une fin de semaine sur deux.

La première fois que je vis sa photo je tombai sous le charme. Brunette, les yeux verts, le sourire étincelant, elle avait tout pour me plaire.

Ah ! oui j'ai oublié de me présenter. Ali. Marocain. 35 ans et... célibataire.

Chapitre 2:

Je vivais au Maroc, à Tanger dans la maison de mes parents. J’ai cinq frères et sœurs. Mes trois sœurs étaient mariées et elles vivaient avec leurs maris dans différentes villes du Maroc, ce qui avait causé bien du chagrin à ma mère. Fort heureusement, mon frère Salim s’était marié et sa femme, Fatima, s’occupait de ma mère et l’aidait aux différentes tâches ménagères. Mais ma mère et elle ne s’entendait pas très bien et il y avait souvent des disputes à la maison.

Mon père était souvent absent. En fait, il ne rentrait la plupart du temps que pour donner son salaire à ma mère et dormir. Il ne supportait pas les disputes et préférait être à la Mosquée lorsqu’il ne travaillait pas.

Moi j’étais le plus jeune et le préféré de ma mère qui ne me refusait rien.

Mon frère Rachid, était policier. Il n’était pas encore marié et menait la grande vie. Ma mère avait bien tenté de le marier à plusieurs jeunes filles mais sans succès.

Un jour de janvier 2000 j’annonçai à ma mère que j’avais fais la connaissance d’une Canadienne très gentille et que je voulais l’inviter à nous rendre visite au Maroc durant l’été.

Ma mère, Fatima ma belle-sœur, Salim et Rachid me demandèrent alors qu’elles étaient au juste mes intentions concernant cette femme. Je leur avouai alors que j’en avais marre du Maroc et que je voulais aller voir ailleurs.

Je n’avais que des petits boulots de misère et aucun avenir au Maroc alors qu’au Canada j’allais pouvoir gagner plein d’argent et pouvoir faire des études à l’Université ou encore ouvrir ma propre entreprise.

Fatima, Salim et Rachid se mirent aussitôt à faire des projets. Ils pourraient venir me voir au Canada et peut-être qu’ils pourraient eux aussi s’y établir un jour !

Ma mère demanda à mon père de me raisonner mais rien n’y fit. Elle pleura. Cria. Resta enfermée dans sa chambre pendant des semaines mais je ne changeai pas d’avis.

Maintenant il me fallait voir ce que Hélène allait penser de tout ça.

Nous discutions alors depuis près de un an et je savais qu’elle était follement amoureuse de moi. Elle m’avait même envoyé des photos « spéciales » que je gardais bien caché sur une disquette.

J’avais ramassé des sous. Du moins suffisamment pour payer son billet d’avion. Et c’est le cœur plein d’espoir que j’allai sur l’Internet ce soir là en croisant les doigts.

Chapitre 3

Elle arriva à l’heure pile. Elle ouvrit aussitôt la cam. Elle portait une tenue très sexy comme elle en avait prit l’habitude depuis quelques mois.
Après les salutations d’usage et les dernières nouvelles des enfants et du travail j’en vins au vif du sujet.

« Habibati tu sais que je t’aime énormément ! »
« Mais oui mon chéri moi aussi je t’aime ! »
« Je n’en peux plus de vivre sans toi ! »
« Moi aussi je trouve ça très dur Ali ! »
« Et si je t’invitais à venir me voir au Maroc cet été ? »
« Allez au Maroc ! Tu es sérieux ? »
« Mais oui ! Je suis très sérieux habibati ! Tu m’as dis que ton ex-mari va pendre les enfants pour les vacances scolaires, tu pourrais venir ici passer quelques semaines, qu’en dis-tu ? »
« Moi ? Visiter le Maroc ? Aller te voir ? »
« Alors qu’en penses-tu ? J’ai tellement envie de te voir ! Et puis, je pourrai te présenter à ma famille. Il est temps que je leur présente la femme que j’aime ! »
« Tu leur as parlé de moi ? »
« Mais oui, qu’est-ce que tu crois ? Je suis un mec sérieux moi ! »

Nous avons beaucoup parlé ce soir là et quelques jours plus tard elle me dit qu’elle était d’accord, qu’elle allait venir au Maroc me voir. Qu’elle s’était organisé avec le travail et pourrait prendre un mois de vacance !

Il me restait à peine 6 mois pour tout organiser. Mais surtout pour lui faire accepter ma demande en mariage.

Je lui envoyai l’argent par Western Union. Elle acheta son billet aussitôt. Il n’y avait pas de temps à perdre car l’été, c’est la haute saison, et la majorité des Marocains vivant à l’étranger rentrent en masse pour les vacances.

Tous les soirs nous discutions jusqu'à une heure très tardive. Ça me coûtait un peu cher mais fort heureusement le cybercafé appartenait à mon cousin Walid et il me faisait un très bon prix.

Un soir, je dis à Hélène que je n’étais plus certain que ce soit une bonne idée qu’elle vienne me voir au Maroc.

Que déjà je trouvais ça dur de devoir la laisser soir après soir et qu’il me serait difficile de la laisser repartir après sa visite en juillet !

Hélène me dit alors qu’elle aussi trouvait dur de vivre un amour à distance mais qui pouvions-nous si nous vivions dans deux pays différents !

Ce soir là je la quittai en pleurant. Elle était bouleversée.

Je ne revins pas sur le net avant cinq jours. Hélène était super inquiète. Elle m’envoya des tas de courriels, SMS et même me laissa deux messages sur mon cellulaire.

Quand je réapparus sur le MSN cinq jours plus tard elle était « mure » pour la grande demande !


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Histoire de vie d'un Marocain au Canada Empty Re: Histoire de vie d'un Marocain au Canada

Message par salma12342003 Jeu 10 Juin - 8:29:56

Chapitre 4

Je dis alors à Hélène, que j’avais bien réfléchis. Que je ne pouvais vivre sans elle ! Que j’étais prêt à tout quitter pour vivre auprès d’elle ! Que j’accepterais n’importe quel boulot ne serait-ce que pour pouvoir avoir le bonheur de vivre auprès d’elle et des enfants que j’aimais comme les miens !

Hélène, qui avait beaucoup souffert de ma « disparition » de quelques jours accepta ma demande en mariage.

Elle non plus ne pouvait vivre sans moi mais ne pouvait envisager de vivre au Maroc. Il y avait les enfants, son travail etc.

La meilleure solution consistait donc à ce que moi j’aille vivre au Québec.

Durant les semaines qui suivirent nous ne parlâmes que du mariage. Je lui envoyai de jolies robes faites par ma tante qui était couturière. Un très beau collier. Des petits cadeaux pour les enfants. Hélène était ravie.

Je lui dis que je voulais un très grand mariage traditionnel, parce qu’on ne se marie qu’une fois dans la vie et que je voulais qu’elle soit comme une princesse.

Hélène était éblouie. Fallait-il que je l’aime pour que j’organise un mariage aussi grandiose !

En fait, j’aimais bien Hélène. Elle était gentille, jolie et assez docile. J’aurais pu moins bien tomber comme mon copain Driss qui avait été marié avec une Américaine de 15 ans son aînée, moche et dure de surcroît. Driss m’avait dit que depuis son arrivé aux États Unis, elle n’avait pas cessé de le harceler pour qu’il se trouve un emploi ne lui laissant même pas le temps de s’habituer à son nouvel environnement.

J’avais un peu peur de ce qui m’attendait au Canada mais je me disais que ça ne pourrait être pire que le Maroc !

Hélène vivait dans une jolie maison. Les enfants étaient suffisamment âgés pour ne pas me causer trop de problème et puis elle avait un bon emploi.

Nous étions à quelques semaines du jour J lorsque Hélène me dit qu’elle avait parlé de notre mariage avec ces parents. Ceux-ci étaient inquiets. Ils avaient entendu tellement d’histoires d’horreurs concernant les musulmans qui mariaient des femmes pour les papiers etc.

Oh ho !

Je n’avais pas prévu ce pépin.

Je dis à Hélène que, si elle le souhaitait, je pouvais tout annuler. Bien sur, je devrais alors assumer de lourdes dépenses puisque j’avais réservé une salle etc. mais que pour moi ce qui m’importait c’était elle. Que ces parents étaient les bienvenus s’ils voulaient me rencontrer et rencontrer ma famille etc. !
Cela rassura Hélène et elle me promit qu’elle ne changerait pas d’avis. Après tout, c’était sa vie me dit-elle !


Chapitre 5

Hélène arriva au Maroc comme convenu le 2 juillet 2000.

Avec tout ce qui était arrivé les dernières semaines j’avais eu une certaine crainte qu’elle ne change d’idée.

Mon frère Rachid était venu avec moi. En fait c’était le seul qui avait une voiture suffisamment fiable pour faire la route jusqu'à la maison.

Hélène se précipita de m’embrasser devant tout le monde.

J’avais délibérément omis de dire à Hélène certaines choses concernant notre mode de vie et je lui avais aussi très peu parlé de l’Islam par crainte de la voir changer d’idée. De plus j’étais un musulman plutôt tiède. Oui je croyais en Dieu et au Prophète (Salut et bénédiction d’Allah soit sur lui) mais je ne pratiquais guère au grand déplaisir de mon père.

Comme il faisait très chaud, Hélène portait un bermuda et une camisole ! Je savais que si ma mère la voyait ainsi elle me ferait un scandale. Mais comment dire à Hélène qu’il vaudrait mieux qu’elle se change sans la choquer ou lui faire de la peine ?

Heureusement j’avais eu la bonne idée d’apporter une robe traditionnelle de ma ville et je lui dis que ma mère serait ravie de la voir rentrer chez nous ainsi habillée. Alors de bonne grâce Hélène alla se changer dans la salle de bain. Bon elle était maquillée comme une catin mais ma mère pardonnerait sans doute ce genre de chose plus que de la voir à demi-vêtue.

Arrivé à la maison Hélène fut surprise de constater que toute ma famille l’attendait. Même mon père avait délaissé la Mosquée pour la recevoir.

Le premier choc pour tout le monde, je crois, fut qu’Hélène ne parlait pas français comme nous. En fait, elle parlait un drôle de dialecte qu’elle appelait le « joual ». En plus elle parlait si vite que même moi, qui m’était pourtant habitué à sa langue depuis les 18 mois que nous discutions ensemble, j’avais parfois de la difficulté à la comprendre.

Après le repas du soir Hélène prétexta la fatigue du voyage pour aller dormir tôt.

Resté seul avec les membres de ma famille j’eus droit à toutes sortes de commentaires. Ma mère décréta tout de go que cette femme n’était pas une femme convenable pour moi. Ma belle-sœur Fatima la trouvait bien mais déplorait la qualité de son français. Rachid le trouvait jolie. Mon père, qui n’avait pratiquement pas parlé de toute la soirée dit alors : « Les bonnes femmes avec les bons hommes et les mauvaises femmes avec les mauvais hommes. » Il quitta sans élaborer davantage.

Deux jours plus tard Hélène et moi nous mariâmes. Et nous passâmes le reste de nos vacances dans la petite maison d’une cousine de ma mère qui était partit en France visiter sa fille.

Durant son séjour je l’amenai plusieurs fois à l’ambassade de Rabat histoire de préparer mon dossier qui me permettrait de la rejoindre le plus vite possible.

Ces premiers moments ensembles dans la vie réelle me révélèrent une Hélène que je ne connaissais pas.

Elle était toujours outrageusement maquillée et habillée . Mais au-delà de cela c’était son attitude qui m’avait mit plus d’une fois dans l’embarras.

Je me doutais bien que les femmes canadiennes n’étaient pas comme les nôtres mais les différences étaient non seulement très visibles mais majeures !

Les membres de ma famille passaient leur temps à parler d’elle. Ils riaient de sa façon de s’exprimer. S’offusquaient de son impudicité.

Seul mon père ne disait rien. En fait, mon père était le seul qui aimait bien Hélène. Elle lui avait demandé un jour si elle pouvait visiter la Mosquée ou il allait et lors de cette visite elle prit la précaution de se démaquiller complètement et de porter un hidjab qu’elle avait acheté sans en parler à personne.

Mon père fut touché de cette attention et lui donna son affection dès ce moment pour ne plus jamais la lui retirer.




Chapitre 6

Le moment des adieux était arrivé. Hélène repartit pour le Québec les larmes aux yeux. Ma famille continua à jacasser sur elle mais j’étais dans ma bulle. Bientôt, très bientôt, j’allais quitter ce pays de m**** pour une vie que j’espérais meilleure.

J’acceptai tous les petits boulots minables sans rechigner. Le mariage avait coûté cher et même si les membres de ma famille m’avaient aidé, je devais tout de même de bonnes sommes un peu partout.

C’était peu cher payé pour avoir la liberté !

Je fus convoqué à une entrevue. Puis, je passai un examen médical. Tout se passa bien.

Durant ce temps je continuai à discuter avec Hélène sur MSN. Elle m’appelait aussi souvent qu’elle le pouvait. En apprenant à combien s’élevait les communications téléphoniques j’eus avec elle ma première dispute. Finalement elle accepta de me téléphoner qu’en cas d’urgence.

Sept mois plus tard je reçus les documents qui m’étaient nécessaire pour immigrer au Canada. Je mis un mois de plus pour terminer de réunir la somme nécessaire pour mon voyage et pour acheter diverses petites choses. Je ne voulais pas arriver au Canada avec mes vieux vêtements. J’avais mon orgueil tout de même !

J’arrivai à l’aéroport de Montréal, Québec, Canada le 5 février 2001. Premier contact avec le Canada. Il fut glacial. Non seulement à cause de la température ambiante, il faisait – 25 degrés, mais parce que les enfants de Hélène et ces parents furent plus glacials encore !

Je serrai les dents ! J’étais au Canada et c’était tout ce qui m’importait alors !

Hélène avait préparé une petite fête pour mon arrivée. Un très beau buffet nous attendait. Que je touchai du bout des doigts car malheureusement la plupart des plats contenaient du porc ! Cet oubli me choqua presque autant que de la voir boire de l’alcool durant le repas.

Encore une fois je serrai les dents et montrai mon plus grand sourire à tout le monde mettant mon absence d’appétit sur le décalage horaire.

Une fois le repas englouti par les enfants et les parents d’Hélène la fête fut terminée aussi sec. Les parents partirent rapidement et les garçons rejoignirent leurs chambres prétextant des devoirs à faire.

Je me retrouvai seul avec Hélène. Ma femme.

Elle me fit visiter la maison. C’était une vaste maison de 7 pièces. Dehors la neige tombait sans s’arrêter. Tout était blanc à perte de vue. J’avais froid.


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Histoire de vie d'un Marocain au Canada Empty Re: Histoire de vie d'un Marocain au Canada

Message par salma12342003 Jeu 10 Juin - 8:40:53

Chapitre 7

Quelques jours plus tard je me mis à la recherche d’un emploi.

Je compris vite que sans l’expérience canadienne j’étais voué à de petits boulots. Mon diplôme en informatique ne valait pas plus cher ici que chez nous !

Hélène me parla des agences de placements et c’est ainsi que je trouvai un petit emploi de 21 heures semaines dans une usine de textile. L’agence de placements, je l’appris plus tard, obtenait pour ces services un pourcentage de mon salaire et ça juste pour m’avoir mit en contact avec l’usine ! ! C’était quasiment pire que la corruption au Maroc !

Le patron m’avait dit qu’ils étaient dans une période tranquille mais qu’éventuellement mes heures allaient être augmenter. Au bout de trois mois je fus renvoyé. Sur mon papier de cessation d’emploi il était dit : mis à pied faute de travail. J’étais étonné car deux semaines auparavant on avait engagé trois personnes ! Un roumain, un québécois et un italien.

Quand je demandai à mon patron pourquoi on ne renvoyait pas les derniers arrivés il me dit qu’il avait obtenu une subvention pour les faire travailler et que ce n’était pas mon cas !

Je rentrai à la maison la mine piteuse. Hélène était choquée !

Cette expérience m’avait beaucoup déçu. J’avais travaillé dur dans cette usine et du jour au lendemain je me retrouvai sans rien !

Dans l’intervalle j’avais envoyé mon dossier scolaire pour évaluation. J’appris alors qu’il me fallait refaire 4 cours pour voir mon diplôme d’ingénieur en informatique reconnu ici.

Les cours étaient très cher ! Hélène me fit comprendre qu’elle n’avait pas les moyens de les payer. De plus je ne pouvais obtenir de prêt et bourse vu mon statut d’immigrant.

J’étais coincé. Que faire !

Il ne me restait plus qu’a travailler et à ramasser les sous nécessaires pour retourner aux études et je redoublai d’ardeur pour me trouver un autre emploi ce qui ne se fit pas sans peine. L’été, l’économie québécoise est au ralentit, mais je réussis à obtenir deux emplois temporaires dans des dépanneurs. Je remplaçais le personnel en vacance.

Hélène n’était pas très enthousiaste car les deux emplois en question me gardaient loin de la maison pratiquement toute la journée. En effet, je remplaçais quelqu’un de 5h00 à 12h00 et l’autre de 16h00 à minuit et ce, six jours semaine !

De plus, je ne pouvais plus l’aider comme avant à la maison avec les garçons et le ménage.

Et oui. Le ménage ! Au Québec les hommes devaient aider leurs épouses sous peine d’éternelles disputes et de privations diverses notamment sexuelles !

Pour moi qui avais toujours vécu dans la ouate jusque là, avec une mère et des sœurs pour s’occuper de tout, j’avoue que j’eus beaucoup de difficultés à me faire à cette « réalité ».

Mais je serrai les dents ! J’étais au Canada ! C’était le prix à payer.

Chapitre 8


Je commençai donc mon nouveau travail. Ce n’était pas un travail facile, loin de là. Travailler avec le public n’est pas tous les jours roses et en plus le double horaire était épuisant !

Toute la semaine je rentrai à la maison vers 13h00. J’avais à peine le temps d’avaler une bouchée que je devais partir à la course chercher les garçons à l’école, leur préparer une collation, avant de retourner à mon chiffre de soir.

Quand je rentrais à 1h00 du matin je trouvais Hélène endormit ! La plupart du temps je devais m’occuper de préparer moi-même mes vêtements du lendemain et grignoter ce que je trouvais dans le frigo.

Le premier samedi de travail j’eus le bonheur de trouver la belle-famille à la maison lorsque j’arrivai à 1 heure. Étant épuisé de ma semaine je les saluai avant d’aller m’étendre un peu dans la chambre. Je n’avais même pas faim.

Hélène rentra en coup de vent dans la chambre en colère ! J’aurais au moins pu rester discuter un peu avec ses parents !

Elle criait très fort et j’étais persuadé que toute la maisonnée entendait ces cris. Doucement je lui demandai de m’excuser auprès d’eux mais j’étais trop fatigué pour rester là à leur faire la causerie pendant des heures !

Elle sortit de la chambre en claquant la porte après m’avoir lancé une série de jurons à faire pâlir un marin.

Je quittai la maison vers 15h30 pour me rendre au travail à nouveau non sans remarquer les regards noirs que me lancèrent les parents d’Hélène.

A mon retour à 1 heure du matin je n’avais plus qu’une idée … dormir !

En rentrant dans la chambre je découvris qu’Hélène dormait avec Kévin, son plus jeune garçon. Je pris une couverture et un oreiller dans le placard et je m’étendis sur le divan du salon ou je dormis très mal.

C’est le son de la télévision qui me réveilla 5 heures plus tard. Tel un robot je me dirigeai vers la chambre avec l’intention de dormir encore un peu lorsque Hélène m’annonça la liste des tâches à faire pour la journée !

J’étais bouche bée ! Ne voyait-elle pas à quel point j’étais fatigué !

Je lui demandai de venir dans la chambre pour en discuter. Je n’aimais pas me disputer devant les enfants.

J’expliquai à Hélène que j’étais mort de fatigue et que les ¾ des tâches à faire n’étant pas urgente elles pourraient attendre un peu !

Hélène ne l’entendait pas de cette manière ! Pour elle ce n’était qu’une nouvelle tentative de ma part de me soustraire aux tâches ménagères !

Je n’étais qu’un macho. Qu’un égoïste ! Elle aussi travaillait et cela ne l’empêchait pas de s’occuper de la maison, des enfants etc.

Je faillis lui faire remarquer que, depuis que j’avais commencé ce travail, j’avais constaté qu’elle passait plus de temps sur l’ordinateur qu’a s’occuper des enfants et de la maison mais ne voulant pas envenimer les choses davantage je stoppai net la discussion.

« Bon, bon okkkkkk ça suffit ! Que veux-tu que je fasse au juste ? »

Je passai le dimanche, mon seul jour de repos de la semaine, à laver les planchers, la salle de bain, à plier du linge et à faire des courses.




Chapitre 9

Les semaines passèrent. Je fini par trouver un autre emploi à temps plein à savoir journalier dans un grand magasin. Je travaillais de nuit. De 23h00 à 8h00 du matin. Mon travail consistait à remplir les étalages de marchandises récemment reçues et à les étiqueter.

C’était un boulot pénard. Même si nous étions plusieurs à travailler de nuit nous n’avions guère de contact avec les autres car chacun s’occupait d’un département différent.

Je préférais cela. Je n’aimais pas trop le travail d’équipe. Et j’aimais encore moins les questions sur ma vie privée !

Ce travail étant plus loin de notre maison je rentrais à la maison vers 9h15-9h30. Je grignotais un peu. Dormait jusqu'à 14h00. Dînait seul. Puis vers 15h15 j’allais chercher les enfants à l’école et je m’occupais d’eux en attendant Hélène qui rentrait généralement vers 17h30.

La plupart du temps nous mangions des plats surgelés pour souper. J’avais fait un jour une remarque à ce sujet à Hélène et la réponse fut cinglante ! « Si ça ne te convient pas, fait-le toi le souper ! ».

Je remettais à chaque semaine mon salaire à Hélène qui le déposait dans notre compte conjoint. Elle me donnait 25$ de dépense par semaine. Une chance que je ne fumais plus depuis belle lurette ! Mais j’étais prêt à bien des sacrifices pour pouvoir retourner aux études et ainsi me garantir un meilleur avenir dans ce pays.

Nous venions de célébrer notre 2ième anniversaire de mariage. Comme le temps passait vite ! J’annonçai à Hélène que j’allais m’inscrire à l’Université dans quelques mois, en septembre.

Hélène me répondit que cela n’était pas possible pour l’instant. Devant mes questions elle m’avoua qu’elle avait utilisé une grande partie de « mon » salaire pour payer des dettes et aussi acheter de nouveaux manteaux d’hiver aux enfants. En résumé, il ne restait plus grand chose de « mes » économies !

J’étais abasourdi ! Comment cela était-il possible ? Je lui avais fais confiance ! Totalement confiance !

Nous eûmes une scène terrible. Hélène quitta la maison avec les enfants et me dit qu’ils passeraient la nuit chez ses parents le temps que je retrouve mon calme.

J’appelais mon patron et prétendit que je souffrais d’une gastro pour ne pas aller travailler cette nuit là.

Durant la soirée, je décidai d’écrire à mon frère pour prendre des nouvelles de la famille. En farfouillant dans l’ordinateur je trouvai plusieurs photos d’un homme qui m’était inconnu.

A la fin de la nuit je savais à quoi m’en tenir. Ma « femme » avait un amant. Depuis des mois ! Leurs correspondances ne laissaient aucun doute sur la nature de leur relation.

Non seulement elle m’avait « volée » mais en plus elle m’avait trompée ! Avec un noir en plus ! Un Congolais qui vivait à Montréal depuis des années.

S’en était trop.

Mais quoi faire ? Je n’avais aucun sous, aucun ami dans ce pays, rien.

Je devais réfléchir.

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Message par salma12342003 Jeu 10 Juin - 8:42:00

A suivre

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Histoire de vie d'un Marocain au Canada Empty Re: Histoire de vie d'un Marocain au Canada

Message par cracked Jeu 10 Juin - 9:01:36

Merci Salma pour le partage,
J'ai hâte de lire la suite.
j'attend impassiament.
Amicalement,
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Histoire de vie d'un Marocain au Canada Empty Re: Histoire de vie d'un Marocain au Canada

Message par Exca Jeu 10 Juin - 16:51:05

merci pour le partage, vivement la suite

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Message par salma12342003 Ven 11 Juin - 2:43:44

Chapitre 10

Durant cette même nuit, je me branchai sur le tchatte ou Hélène et moi avions faits connaissance. Je discutai avec plusieurs personnes dont une femme qui utilisait le pseudo « Ange Bleu ».

Cette femme avait 49 ans, divorcée, sans enfant et était secrétaire juridique. Ce soir là, elle était plutôt à plat. Elle venait de rompre avec son copain des 8 derniers mois. Un Algérien de 51 ans qui s’appelait Mohamed.

En fait, cet homme lui avait fait croire que tout était terminé entre sa femme et lui, qu’ils faisaient toujours vie commune pour le bien de leurs deux enfants uniquement.

Au début de leurs fréquentations, il avait toujours beaucoup de temps libre, mais soudainement tout avait changé ! « Ange bleu », dont le vrai nom était Roselyne, avait commencé à se poser des questions et devant son insistance Mohamed avait fini par cracher le morceau. Sa femme était de nouveau enceinte !

Roselyne n’y comprenait plus rien ! A entendre Mohamed il faisait chambre à part depuis des lustres !

Mohamed avoua qu’il y avait eu un rapprochement, 3 mois plus tôt, avec sa femme Leïla de 17 ans sa cadette et qu’elle était maintenant enceinte de leurs troisièmes enfants.

Roselyne avait aussitôt placé Mohamed devant un ultimatum. C’était elle ou Leïla. Mohamed avait opté pour sa femme et Roselyne se sentait trahie et honteuse.

Pendant plusieurs heures nous discutâmes ensembles. Je l’écoutai beaucoup et parlai peu. A l’aube nous échangeâmes nos adresses de courriels et elle me promit de me donner des nouvelles régulièrement.

Je me couchai vers 5h00 du matin et dormit jusqu'à 11h00. Hélène et les enfants rentrèrent vers midi. Après avoir dîner, une fois les enfants sortis jouer dehors, nous eûmes Hélène et moi une discussion.

A compter de ce jour j’allais gérer moi-même mon salaire. J’avais fais les comptes et je m’engageai à lui payer 50% de tous les frais. Hélène accepta. Elle n’avait guère le choix ! En effet, mes petites vérifications me permirent de découvrire qu’elle avait encore pas mal de dettes et elle n’avait pas encore terminé de payer la maison.

Je savais que cette situation n’était pas l’idéale, loin de là. Juste le fait de vivre auprès d’elle m’était insupportable ! Mais je devais absolument gagner du temps histoire de me localiser ailleurs.

Un soir, soit exactement 2 mois après notre entente financière, je dus quitter mon travail plus tôt à cause d’une panne d’électricité. Je rentrai pour trouver ma femme assise dans le salon avec un black !

Je poussai un hurlement ! Hélène se redressa en criant. Je sautai à la gorge du black lequel n’avait même pas eu le temps de se redresser. J’étais beaucoup plus petit que lui mais la fureur me rendait très fort. Ce sont les cris de Hélène et des enfants qui m’empêchèrent de le tuer.

Hélène pleurait et les enfants aussi. Le black quitta l’appartement sans demander son reste !

Je me précipitai dans la chambre. Pris une valise, y engouffrai mes vêtements, papiers etc. Parvenu à la porte Hélène tenta de me retenir en pleurant à chaudes larmes. Elle disait qu’elle était désolée ! Qu’elle m’aimait ! Qu’elle ne savait pas pourquoi elle avait fait ça !

Je sortis sans rien dire. J’étais libre ! Enfin libre !

Ce n’est que rendu à la station de métro voisine que je me demandai alors quoi faire ?

J’eus alors l’idée d’appeler Roselyne avec qui j’avais gardé le contact et à qui je parlais à tous les jours. Je lui expliquai rapidement la situation. Elle vint me chercher à la station de Métro et m’amena chez elle pour y passer la nuit histoire de me dépanner me dit-elle.


Chapitre 11

Le lendemain Roselyne me demanda qu’elles étaient mes intentions ! Je lui avouai que j’étais encore trop sous le choc pour avoir prit une quelconque décision mais une chose était certaine il me fallait divorcer de cette femme. Je ne voulais plus la revoir jamais !

Je demandai à Roselyne s’il était possible qu’elle me garde chez elle encore quelques jours le temps de trouver un appartement. Je lui donnai 200$ pour payer ma part de nourriture et d’hébergement et j’emménageai dans le sous-sol de sa maison.

Je visitai plusieurs logements mais comme nous étions hors de la période de location annuelle ils étaient plutôt rares. Certains étaient de véritables taudis et d’autres étaient si cher que mon salaire n’aurait pas suffit à payer les charges.

Roselyne et moi nous installâmes dans un petit train-train quotidien qui nous convenait si bien qu’elle me proposa alors de rester jusqu’en juillet (nous étions en mars) ce qui me donnerait largement le temps de trouver un appartement salubre et à un prix raisonnable.

Je devins son colocataire. Du moins c’est ainsi qu’elle voyait les choses. Mais moi j’avais d’autres projets en tête. Roselyne était une femme bien. Gentille, excellente cuisinière, bonne et surtout de la vieille école. Elle m’entourait toujours de milles attentions. Lavait mes vêtements. Me préparait mon « lunch ».

De mon côté ma vie avec Hélène m’avait au moins permit d’apprendre à m’occuper de la maison et je rendais de menus services à Roselyne. Je réparais la plomberie de la salle de bain de l’étage. Peinturais le salon qui en avait bien besoin. Bref, tout allait pour le mieux et cet « arrangement » me convenait très bien.

En mai j’avais non seulement gagné sa confiance mais son affection. Un soir, elle rentra de réunion très fatigué. J’avais préparé une soupe marocaine qu’elle dévora. Puis, les choses ont changé depuis ce soir ( ...)

Je quittai mon sous-sol pour emménager à l’étage avec elle dès le lendemain. Les mois passèrent. Nous faisions plein de projets. Roselyne accepta de m’aider à payer mes cours. En effet cela me permettrait d'avoir un meilleur travail. Par conséquent cela nous permettrait de réaliser nos rêves plus rapidement.

Je commençai mes cours à l’Université de Montréal en septembre 2003.

Je prétextai bientôt mes nombreux travaux scolaires pour réintégrer le sous-sol. Je ne voulais surtout pas la priver de son précieux sommeil !

Même si Roselyne était un peu triste de mon éloignement, elle mettait le tout sur le compte des sacrifices nécessaires pour réaliser nos projets.

Je faisais ma part dans la maison. Bref, elle était pleinement heureuse même si elle trouvait la charge financière de ma scolarité un peu lourde.

Pour ma part je n’avais pas à me plaindre. Mes études se passaient bien. Je m’étais fais quelques copines avec qui je passais de bons moments sans engagement et sans complications.

C’est ce qu’il y avait de bien avec les Québécoises. Elles étaient ouvertes et sans tabous. Très différentes de la femme marocaine sur plusieurs points. En plus, pour une raison que j’ignorais la plupart aimaient beaucoup les « basanés ».

Bon je dois l’admettre j’étais assez bel homme. 1,80, cheveux bruns, yeux brun, teint légèrement halé, mince avec un sourire blanc comme la neige j’avais tout pour plaire à ces dames.

Bien sur, je n’ai jamais parlé de ces petites aventures à Roselyne. A quoi bon ? Et puis, je n’étais pas marié avec elle à ce que je sache !


Chapitre 12

Dès mon inscription à l’Université j’avais fait les démarches pour mettre fin à mon mariage avec Hélène. Fort heureusement elle accepta de signer des documents à l’amiable.

En fait, je lui avais fais comprendre que je pouvais fort bien me laisser vivre sur l’aide sociale, ce qui lui aurait coûté très cher, puisqu’elle devrait alors rembourser le gouvernement des dites sommes dues au fait qu’elle avait signé un engagement (parrainage) à cet effet.

Lors de mon inscription j’appris qu’il me faudrait faire un stage afin que mes quatre cours soient reconnus par le Ministère de l’Éducation.

Je ne connaissais personne ici si bien que je me tournai à nouveau vers Roselyne qui me dit qu’elle vérifierait au sein de son entreprise, auprès de collègues et d’amis s’il n’y avait pas une entreprise prête à me prendre pour un stage de trois mois.

J’en parlai aussi à mes petites copines de l’Université et, sur les conseils de Roselyne je mis même une annonce dans le journal qui ne donna pas grand chose !

Puis, je fis la connaissance de Julie. La douce et tendre Julie. Sa sœur lui avait parlé de moi. Julie fréquentait un Marocain depuis un peu plus de un an. Ce dernier était retourné au Maroc depuis plusieurs semaines car sa mère était très malade. Elle avait visité le Maroc à deux reprises et avait beaucoup aimé. Elle travaillait pour la firme Studio Urbanistica et, devant l’instance de sa sœur, elle avait parlé de moi au département des ressources humaines de son entreprise. La responsable était prête à me rencontrer pour discuter d’un possible stage chez eux.

Après deux entrevues, ils acceptèrent de me prendre comme stagiaire dès la fin de mes cours en autant, bien sur, qu’ils fussent réussis avec succès.

Pour les remercier j’invitai Julie et sa sœur au restaurant. Roselyne m’avait prêté la voiture pour l’occasion ainsi que de l’argent.

La soirée se passa très bien. Je proposai à Martine et Julie d’aller les reconduire. Je déposai d’abord Martine chez elle, puis allai reconduire Julie qui m’invita alors à prendre un café(...)

Nous décidâmes, Julie et moi, de ne pas parler de cet « incident » de parcours à quiconque mettant la faute sur la fatigue et la solitude.

Je rentrai à la maison. Il était deux heures du matin. Roselyne était très inquiète ! Ce soir là je dormis avec elle. Dire que j’avais failli tout gâcher pour une blonde aux yeux bleus. ouffff !

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Message par salma12342003 Ven 11 Juin - 2:54:06

Chapitre 13

Une fois les quatre cours terminés et réussis avec mention je débutai mon stage chez Studio Urbanistica.

Je revis Julie à quelques reprises dans le cadre de mon stage mais nous avons tout fait pour nous en tenir à des relations purement professionnelles.

A la fin de mon stage, j’avais si bien fait, que l’entreprise m’engagea à temps plein pour un salaire bien en dessous de ma valeur. Qu’a cela ne tienne, j’allais l’avoir mon « expérience canadienne ! ».

Avec Roselyne les choses n’étaient plus ce qu’elles étaient. Je ne sais pas si c’était le fait qu’elle venait d’avoir cinquante ans mais elle était devenue d’une jalousie quasi maladive.

Bon je n’étais pas un saint, c’est vrai, mais j’avais toujours eu la décence d’être très discret concernant mes petites aventures sans lendemain.

Maintenant que j’avais officiellement divorcé et que j’avais un emploi permanent je n’avais qu'une envie soit celle de vivre comme je l’entendais sans rendre de compte à personne.

Je n’avais rien à reprocher à Roselyne. Seulement je voulais autre chose voila tout !

Et puis, elle devait bien se douter, vu notre différence d'âge que ça ne durerait pas toujours nous deux !

Les adieux furent déchirants. Roselyne pleura beaucoup. Cria. Hurla. Elle me supplia de ne pas partir. Mais rien n’y fit ma décision était prise. J’avais préparé ma sortie depuis quelques semaines déjà en amenant petit à petit mes effets personnels dans mon nouvel appartement tant et si bien que le jour J venu il ne restait plus grand chose à déménager.

Pendant les semaines qui suivirent ce fut infernal. Elle ne cessait de me téléphoner au travail en me disant qu’elle se suiciderait si je ne revenais pas à la maison. Elle me menaçait de prendre un avocat etc.

Je raccrochais dès que j’entendais sa voix. Je plaçai ma ligne personnelle sur liste rouge et je coupai les ponts avec tous les gens qui la connaissaient de près ou de loin.

J’avais d’autres chats à fouetter. J’allais retourner au Maroc. Pour les vacances. La première fois en trois ans. J’avais hâte de revoir ma famille et mes amis. De goûter la cuisine de ma mère. De me baigner dans la mer. Retrouver le soleil et la chaleur de mon pays.


Chapitre 14

Durant les mois qui précédèrent mon retour au Maroc j’eus l’occasion de sortir avec plusieurs femmes.

Comme je ne voulais plus d’engagement d’aucune sorte je disparaissais dès que je sentais que l’une d’elle s’attachait à moi !

Bref, tout allait pour le mieux dans ma vie et c’est pleinement satisfait de ma vie que je pris l’avion devant me ramener près des miens le 8 juillet 2004.


Chapitre 15
A mon arrivé à Casablanca mon frère Rachid m’attendait. C’est fou comme il avait vieillit en trois ans !

Tout le long du chemin nous menant à la maison il me raconta les dernières nouvelles. Maman s’inquiétait beaucoup pour moi. Mon père rentrait de plus en plus tard à la maison. Fatima et Salim se chicanaient sans cesse pour des riens ce qui rendait maman de plus en plus nerveuse !

Pour le reste tout était resté pareil et chacun faisait ce qu’il pouvait pour vivre avec ce qu’il avait.

En poussant la porte de la maison je trouvai toute la famille qui était là à m’attendre. J’eus les larmes aux yeux en voyant ma mère. Elle avait perdu beaucoup de poids et semblait très malade. Je la serrai dans mes bras pendant de très longues minutes avant que mes sœurs ne se précipitent à leur tour pour m’embrasser.

Mon père se tenait légèrement en retrait comme toujours et lorsque je lui tendis la main il me prit dans ces bras et me donna l’accolade : Bienvenu à la maison mon fils !

J’ouvris la malle qui contenait les cadeaux et j’en fis la distribution. Dieu merci je n’avais oublié personne ! Ma mère aima beaucoup les tissus que j’avais acheté pour elle. Mes sœurs étaient ravies d’avoir du parfum canadien ! Mon frère Rachid apprécia la boucle de ceinture sur laquelle on pouvait lire : Montreal police. Bref, tous étaient heureux de leurs cadeaux ce qui me fit très plaisir.

Ma mère me trouvait maigre ! Selon elle je ne devais sûrement pas manger à ma faim dans ce pays là !

Elle me servit une assiette qui devait contenir trois bonnes portions au moins en me faisant promettre de tout manger !

Je n’avais pas très faim. La fatigue du voyage et l’émotion sans doute. Mais pour lui faire plaisir je léchai même mon assiette.

Tout le monde parlait en même temps et me posait des questions sur le Canada. Sur ma vie là bas etc.

Est-ce que je vivais dans une maison en bois rond ? Est-ce vrai qu’il faisait si froid ? Est-ce que les gens étaient racistes ? Y’avait-il des Mosquées la bas ? Etc.

Des amis, voisins et connaissances passèrent à la maison me saluer. Tous voulaient de mes nouvelles. Ma mère passa la soirée à servir les uns et les autres. Chez nous pas question de laisser une personne repartir sans au moins lui offrir un breuvage ou une soupe.

Je ne cessai de la regarder. Ma mère. Comme elle m’avait manqué ! Une femme comme il ne s’en fait plus ! Une femme rare ! Une femme dévouée ! Une femme pour qui le bonheur des siens passait bien avant le sien ! Et je m’en voulais de lui avoir donné tant de soucis. J’étais sans aucun doute responsable d’une grande partie de ces cheveux gris.

J’avais les larmes aux yeux, juste à la pensée que dans quelques semaines j’allais à nouveau me séparer d’elle.

Je me levai d’un bond me précipitai vers elle pour l’enlacer.

Je demandai à mon frère Rachid de mettre un peu de musique car je voulais faire danser la plus belle femme de l’assemblée.

Ma mère se fit prier en rougissant mais devant tous les youyous elle se soumit de bonne grâce à ma demande.

Ce qu’elle était belle lorsqu’elle riait ma mère.

Ce soir là en rejoignant ma chambre j’avais pris une décision.

Chapitre 16

J’attendis quelques jours, pour faire part à ma mère de ma décision. En fait, je ne voulais pas en parler à quelqu’un d’autre qu’elle pour l’instant.

J’expliquai à ma mère qu’entre Hélène et moi cela n’avait pas très bien marché principalement parce que nous n’avions pas les mêmes valeurs, la même culture etc.

Que je n’avais qu’un souhait maintenant trouver une épouse qui lui ressemblerait ! Me mère était très émue quand je lui dis que je lui confiais la mission de me trouver cette femme. Que je lui faisais totalement confiance et que son choix serait le mien !

Aussitôt ma mère pensa à Sara la fille de son amie Zhora. Zhora et ma mère se connaissaient depuis l’enfance et avaient toujours grandis dans le même quartier. Elles avaient tous les deux mariées un homme du quartier et ne s’étaient jamais perdues de vue. Sara était la plus jeune fille de Zhora. Elle venait tout juste de célébrer son vingt-deuxième anniversaire de naissance.

Je me souvenais vaguement de Sara. La dernière fois que je l’avais vu c’était à mon mariage avec Hélène. Elle avait accompagné sa mère qui était un peu souffrante.

Ma mère me dit que Sara travaillait à l’hôtel de ville dans le secrétariat depuis la fin de ces études. Que c’était une jeune fille très sérieuse et très docile !

Sans en dévoiler les réels motifs ma mère organisa une rencontre afin que je puisse juger de mes yeux de la grande beauté et gentillesse de Sara.

Elle invita donc Zhora et sa fille à prendre le thé un après-midi vers 15h00. Je rentrai à la maison vers 15h30. Je trouvai les trois femmes en grande conversation. Sara tendit aussitôt la main sur son voile qu’elle ramena sur ces cheveux. Ma mère avait raison. Elle était belle. Très belle !

Je me joignis à elle pour boire le thé et manger les pâtisseries qu’avait préparés Sara comme s’empressa de me dire ma mère.

Celle-ci rougit lorsque je le complimenta sur ces talents culinaires.

Tout le long de ce thé je l’observai discrètement et plus je la regardais et plus je me disais que ma mère avait eu raison de me vanter ses mérites.

Elle avait une voix douce, un sourire éclatant, des pieds minuscules, des mains fines, une silhouette agréable. Bref, je fus immédiatement sous le charme.

Une fois Zhora et Sara partis ma mère me demanda mes impressions. Ne voulant pas précipiter les choses je dis à ma mère qu’il me faudrait la revoir à plusieurs reprises pour me faire une idée définitive. Ma mère approuva d’un sourire. Elle me connaissait bien ma mère et savait déjà ce qu’il en était.

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Message par salma12342003 Ven 11 Juin - 3:11:05

A suivre..

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Message par cracked Ven 11 Juin - 4:46:55

Nous attendons la suite,
Merci

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Message par salma12342003 Ven 11 Juin - 5:36:09

Chapitre 17

Quelques jours plus tard ma mère invita son amie Zhora à venir à la plage avec nous. Il y aurait ma belle-sœur Fatima, Zhora, Sara, elle et moi qui ferais office de chauffeur et de protecteurs de ces dames !

Nous préparâmes un pique-nique et sous un soleil resplendissant nous partîmes à la mer. Tout le monde était d’excellente humeur.

Arrivé à la plage que ne fut pas ma surprise de voir Sara se défaire de son hidjab et s’allonger sur une serviette de plage pour se faire bronzer !

Je ne pouvais détacher mes yeux d’elle. Elle était splendide vraiment !

Un peu plus tard j’allai me baigner avec Fatima et Sara se joignit à nous. Nous laissâmes les deux mamans en pleine conversation sous le parasol.

Fatima avait un peu peur de la mer donc elle s’arrangeait pour ne pas aller trop loin laissant les vagues mouiller son hidjab à la hauteur maximale des genoux.

Sara était un poisson. Elle plongeait dans les vagues sans crainte. Une vraie sirène !

Je nageais pas mal moi non plus. Nous fîmes la course. Je gagnai mais je dois admettre qu’il me fallut y mettre toute mon énergie !

Nous nous étions un peu trop éloignés de notre parasol et nous décidâmes d’y revenir en marchant sur le bord de l’eau, en fait, je n’avais plus d’énergie pour nager.

Tout le long du chemin je sentis sur nous le regard de tous les mecs de la plage. Des regards envieux. Sara ne remarquait rien. Elle ne les regardait même pas en fait. Elle était là me posant des tas de questions sur le Canada. Il était évident qu’elle s’était beaucoup renseigné sur ce pays car elle savait des choses que même moi j’ignorais !

Elle m’avoua alors que c’était son rêve de visiter ce pays un jour et je ne trouvai rien d’autre qu’a dire : Inch’Allah !



Chapitre 18

Quelques jours plus tard j’annonçai à ma mère que j’approuvais son choix et de faire le nécessaire.

Ma mère parla d’abord à mon père. Ce dernier resta de marbre. Depuis longtemps il savait que je menais ma vie comme je l’entendais et il se contenta de donner son accord.

Tous les deux se rendirent chez Zhora. Celle-ci était veuve depuis un peu plus de deux ans maintenant et vivait avec son fils ainé et sa famille dans la maison familiale ainsi qu’avec Sara.

Mes parents lui demandèrent officiellement la main de Sara pour moi. Zhora était rayonnante de joie ! Cependant elle dit a mes parents qu’elle devait d’abord en parler avec Sara et qu’elle nous rendrait une réponse le plus rapidement possible.

Quelques jours plus tard ma mère m’annonça que Sara voulait me voir pour discuter avec moi.

Elle vint donc à la maison pour le thé. Ma mère s’organisa pour se tenir un peu loin de nous ce qui nous permit de discuter tout en respectant les convenances.

Sara me demanda alors tout plein de questions. Étais-je pratiquant ? Est-ce que je voulais des enfants ? Allions nous revenir au Maroc à tous les ans pour les vacances ? Quel genre de mari étais-je ? Est-ce que j’avais un bon travail ? Etc.

Je lui expliquai alors que je voulais une vie simple et heureuse. Que jamais ma femme et mes enfants ne manqueraient de quoique ce soit. Que j’étais croyant. Que je respecterais ma femme tant qu’elle même me respecterait etc.

Je dus sans aucun doute fournir les bonnes réponses puisque à la fin de la conversation elle me donna son accord.

Ma mère était ravie !


Chapitre 19

Comme je devais regagner le Canada dans deux semaines il fut décidé que nous allions nous marier devant notaire seulement pour l’instant et que la fête n’aurait lieu que l’an prochain aux prochaines vacances !

Nous espérions que, d’ici là, les procédures d’immigration seraient complétées et que je pourrai rentrer à la maison avec ma femme.

Le frère de Sara étant notaire. Il fit le nécessaire pour accélérer les choses et notre mariage eu lieu en présence des familles neuf jours plus tard.

Par respect des convenances, mais surtout pour faire plaisir à nos mères respectives, et même si nous étions légalement mari et femme nous avons convenu, Sara et moi, d’attendre après la fête pour « consommer » le mariage.

Nous passâmes les derniers jours ensembles si ce n’est que nous retournions sagement chez nos parents respectifs pour la nuit. J’en profitai pour la gâter tout plein. Elle était si belle, si rayonnante. Au fil des jours j’étais de plus en plus certains d’avoir fait le bon choix.

Je partis confiant. Il y avait beaucoup à faire pour préparer son arrivée. Non seulement il y avait les diverses procédures à faire mais je voulais aussi trouver un autre logement. Je vivais dans un minuscule appartement qui convenait à un célibataire mais sûrement pas à un couple.

Au travail j’avais beaucoup de boulot et j’acceptai de bon cœur tout le temps supplémentaire qu’on me proposait histoire d’accumuler le plus de sous possible.

Sara et moi échangions des courriels à tous les jours. Je lui téléphonais une fois par mois. Notre correspondance et les coups de fil me réjouissaient. Elle était toujours si joyeuse et si optimiste !

En avril nous reçûmes la réponse tant attendue ! Nous étions heureux et l’avenir s’annonçait radieux. J’achetai les billets d’avion et me préparai à aller chercher ma femme. J’envoyai beaucoup d’argent à ma famille histoire de payer les frais du mariage. Et j’envoyai aussi de l’argent à Sara pour lui permettre de se faire confectionner des robes et tout le tralala.

Je lui avais aussi acheté des cadeaux que j’avais hâte de lui remettre.

J’avais trouvé un appartement plus grand à un prix raisonnable ce qui tenait pratiquement du miracle vu le prix des logements à Montréal ! Un ami d’un ami qui avait décidé de retourner au bled de façon définitive me sous-loua son logement. Je le fis repeindre de fond en comble et le meublé sommairement. Je voulais que Sara choisisse les meubles et les accessoires elle-même.

Plus le jour du départ approchait plus j’étais nerveux. J’allais bientôt serrer ma femme dans mes bras. J’avais hâte de la faire mienne. Hâte de la ramener ici et de vivre une vie plus « normale ». J’en avais marre de manger des surgelés ou de la bouffe de restaurant ! Marre de devoirs m’occuper du ménage etc. Le célibat avait de bons côtés mais il me pesait de plus en plus !

J’allais arriver au Maroc le 26 juin et le mariage devait avoir lieu le 28 juin. Je ne voulais pas perdre de temps. J'avais Hâte de débuter cette nouvelle vie à deux.

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Message par salma12342003 Ven 11 Juin - 5:57:48

Chapitre 20

Le mariage fut magnifique. Ma femme était rayonnante de beauté. Vraiment j’étais fier de l’avoir à mon bras !

Le soir venu nous nous retrouvâmes enfin seul. La mère de Sara et ma mère tenaient toutes les deux à respecter la tradition. Elles voulaient voir le résultat tangible de cette première nuit d’amour ce qui nous stressait un peu Sara et moi.

Elle était timide, nerveuse, crispée, et moi je n’avais pas l’intention de paraître devant nos parents respectifs sans avoir fait ce qu’on attendait de moi.
(...)
Sara sanglotait ! Une fois l’adrénaline redescendue je mesurai alors toute l’ampleur du désastre. Je me sentais coupable mais en même temps j’aurai voulu qu’elle comprenne que je n’avais pas eu le choix de brusquer un peu les choses.

Je passai le reste de la nuit à la consoler. Elle finit par s’endormir, épuisée.

Je restai très longtemps éveillé à réfléchir. Je m’endormis en me disant que tout rentrerait dans l’ordre avec le temps.

Chapitre 21

J’avais loué une villa pour les vacances histoire de pouvoir vivre seul avec Sara jusqu’au jour du départ.

Mais malheureusement Sara et sa famille ne l’entendaient pas ainsi. Tant et si bien que nous fûmes rarement seuls elle et moi !

De plus Sara passa la nuit chez ses parents à plusieurs reprises prétextant qu’elle allait bientôt les quitter pour un long moment.

Je me montrai patient. Après tout, dans peu de temps, elle serait tout à moi !
(...)

Mais je m’encourageais en me disant que petit à petit tout rentrerait dans l’ordre.

Les jours s’écoulèrent lentement. Sara tenait à apporter au Canada plusieurs choses tant et si bien que je me retrouvai avec huit valises. Je tentai de lui faire entendre raison mais rien à faire ! Elle tenait à apporter plusieurs choses et je cédai même si je dus assumer un coût astronomique pour l’excédent de bagage !

Le jour du départ nos deux familles insistèrent pour nous accompagner à l’aéroport. De toute façon nous n’avions pas assez d’un seul véhicule pour transporter tous les bagages !

Sara n’avait jamais prit l’avion et était un peu anxieuse. Heureusement un docteur de la famille lui donna des cachets qui lui permirent de se détendre ce qui m’ôta un grand poids.

C’est avec bonheur que je quittai le Maroc. J’avais hâte d’être à la maison avec Sara. Hâte de débuter cette nouvelle vie à deux.

Chapitre 22

Dès le lendemain de notre arrivée je dus retourner au boulot laissant Sara seule dans l’appartement.

J’étais un peu inquiet mais je ne pouvais faire autrement. Je l’appelai plusieurs fois durant la journée espérant ainsi la rassurer mais à chaque appel je la trouvai de plus en plus nerveuse.

Lorsque je rentrai à la maison vers 18h00 je la trouvai assise devant le téléviseur. Elle n’avait rien préparé à manger même si j’avais pris la peine de faire des achats la veille.

Je voulus lui en faire la remarque mais, voyant ces yeux rougis, je me tue en me disant qu’il fallait tout de même lui laisser le temps de s’adapter à son nouvel environnement !

Je préparai donc le repas du soir et je me mis à raconter ma journée à Sara. Elle m’écouta sans dire un mot puis m’annonça tout de go qu’elle était fatigué et partit se coucher sans autre avis.

Encore une fois je la laissai faire en me disant que le décalage horaire y était sans doute pour quelques chose.

Je la caressa espérant par ma tendresse l’apaiser un peu. Elle murmura : laisse moi dormir s’il te plait ! Et me tourna complètement le dos ce qui ajouta à ma frustration.

Le lendemain matin je me levai tôt. Sara dormait encore et je ne voulus pas la réveiller. Je fis ma toilette du matin, me fit à déjeuner et quittai la maison après l’avoir embrassé.

Encore une fois, j’appelai plusieurs fois durant la journée. Elle répondait brièvement à mes questions par des monosyllabes. Lorsque je lui demandai ce qu’elle allait préparer pour le dîner, elle me dit qu’elle n’avait rien pour cuisiner. En fait, j’avais acheté une poêle, deux casseroles, divers ustensiles etc. mais bien sur c’était le minimum.

Je fis remarquer à Sara qu’il y avait dans les placards de la cuisine tout ce qu’il fallait. Une couscoustière, un tajine etc.

Elle n’avait même pas regardé ! !

A mon arrivée elle était dans la cuisine. Elle avait préparé un couscous. J’étais bien content. Le hic c’est qu’il n’était pas cuit correctement. Les grains étaient secs. Devant ma mine piteuse Sara éclata en sanglot ! Elle ne connaissait pas le fonctionnement de la cuisinière. Il lui manquait trop de choses etc.

Je lui dis que le jeudi soir nous irions faire des courses et qu’elle pourrait acheter ce qui lui manquait.

Elle sauta littéralement de joie et se mit à parler, parler, sans s’arrêter !

Ce soir là elle ne me repoussa pas et fut même très douce et tendre.


Chapitre 23

Pendant deux jours Sara ne me parla que de ça. Elle avait fait une liste si grande que j’ai pensé qu’elle voulait s’ouvrir un restaurant !

Je lui demandai de se limiter un peu ce qui la fit redevenir ombrageuse mais quand je lui dis que nous en profiterions pour aller acheter un téléviseur plus grand et un lecteur DVD elle redevint joyeuse et légère.

Cette « lune de miel » dura une semaine. Durant toute cette semaine elle se leva pour me faire mon petit déjeuner, prépara des dîners vraiment délicieux et se montrait câline la nuit venue.

J’étais heureux. Je me disais qu’enfin ce que j’avais tant espéré se réalisait.

Malheureusement cela ne dura pas. Un soir en rentrant à la maison je la trouvai couché. Elle n’avait rien préparé pour le repas et se disait malade. Qu’avait-elle ? Elle me dit qu’elle avait fait un peu de fièvre et que demain ça irait mieux.

Mais les jours suivants se fut la même chose. J’insistai pour l’amener voir un médecin. Ce dernier ne trouva rien mais pour plus de sûreté il demanda un bilan sanguin complet.

Quelques jours plus tard, le médecin me téléphona au bureau pour me dire qu’elle faisait un peu d’anémie mais rien de grave et me conseilla de lui faire manger du foie, poisson gras et lentille. Au besoin il pourrait lui prescrire des comprimés de fer.

Bref, ce n’était rien or elle agissait comme si elle était en train d’agoniser !!!

De retour à la maison nous eûmes notre première dispute. J’en avais plus que marre des caprices de madame !

Elle se mit à pleurer en me disant qu’elle s’ennuyait toute seule à la maison. Que je devrais lui permettre de travailler à l’extérieur ce que je refusai tout net ?

J’étais capable de faire vivre ma femme sans qu’elle ait besoin de travailler. Elle me bouda le reste de la soirée. Le lendemain ce fut pareil lorsque je quittai la maison pour le travail.

Au boulot j’avais un ami, Algérien, à qui je parlais un peu. Je lui racontai ce qui se passait passant sous silence certains détails. Ce dernier me dit que sa femme avait eu le même genre de réaction à son arrivée mais que depuis qu’elle suivait des cours elle allait beaucoup mieux.

Le soir venu, je demandai à Sara si elle n’aimerait pas faire du bénévolat ou encore prendre un cours quelconque.

Elle se montra enthousiasme à cette idée et je lui promis de lui amener la documentation de tout ce qui se donnait comme cours dans notre secteur.

Le soir même, son moral revenu au beau fixe, j’eus droit à toute sa tendresse.


Chapitre 24

Sara s’inscrivit tout d’abord à un cours de tricot. Deux fois par semaines elle partait pour le centre récréatif de la ville et apprit à faire toutes sortes de choses des foulards en passant par des mitaines et des bas de laine. Par la suite, se fut un cours de couture, puis de cuisine française.

Lorsque le cours de cuisine prirent fin, elle me dit alors ne plus vouloir aller à ce centre car il n’y avait là que des personnes plus âgées qu’elle et elle commençait à en avoir marre de faire la conversation à des gens avec qui elle n’avait aucune affinité.

Elle sombra alors de nouveau dans la déprime totale ce qui eu un effet direct sur sa libido. De nouveau elle se mit à négliger le ménage, arrêta de cuisiner et passait ces journées au lit.

Un soir, que je rentrai épuisé du travail, je la trouvai assise à la table de cuisine. J’eus à peine le temps d’enlever mon manteau qu’elle m’annonça tout de go qu’elle avait bien réfléchis et qu’elle voulait un enfant.

Nous en avions déjà parlé lors de notre mariage et nous avions tous les deux convenus qu’il ne pourrait en être question avant trois ans. Cela nous permettrait de ramasser des sous et de pouvoir acheter une maison si nous étions suffisamment raisonnable.

Je lui rappelai donc notre précédente conversation sur le sujet mais rien à faire ! Elle insistait ! Elle voulait un enfant. Elle me dit que moi j’avais mon travail mais qu’elle, elle n’avait rien.

J’étais loin d’être prêt à avoir un enfant. En fait, je doutais même des capacités de Sara à s’occuper d’un enfant devant son attitude depuis son arrivée au Québec.

Je refusai tout net d’en entendre parler.

Pendant des mois Sara me fit vivre une vie d’enfer. Non seulement elle ne voulait plus que je la touche mais elle dormait à présent sur le canapé du salon. Elle négligeait la maison. Ne mangeait plus. Tant et si bien qu’elle tomba malade.

Le médecin qui s’occupa d’elle diagnostiqua une dépression. Il était important, selon lui, qu’elle sorte, voit des amies, prenne l’air.

Je lui expliquai qu’elle refusait de sortir, refusait de manger etc.

Le médecin l’hospitalisa pendant quelques semaines. Elle fut gaver, puis eu une médication pour lui permettre de passer au travers de cette dépression.

Lors de mes visites à l’hôpital, Sara m’adressait à peine la parole si ce n’est pour me dire qu’elle souhaitait rentrer au Maroc.

J’en vins à réfléchir à sa demande d’avoir un enfant et à me dire que se serait peut-être la solution à tous nos problèmes.

Peut-être étais-je trop égoïste !

A son retour à la maison je lui fis part de ma décision. Sara était tellement heureuse qu’elle me fit des tas de promesses ou il était question de bonheur, de joie, de paix.


Chapitre 25

A compter de ce jour Sara fut avec moi miel et douceur.

L’appartement sentait bon la cuisine et la propreté. Le soir venu elle m’ouvrait les bras et débordait de tendresse. J’avais enfin l’impression d’avoir atteint mon but dans la vie. Qui en effet ne voulait d’un foyer ou régnait calme et tendresse ?

Les mois passèrent sans que Sara se retrouve enceinte. Elle redevint soucieuse et stressée. J’eus beau lui dire que parfois cela prenait du temps elle était de plus en plus angoissée à l’idée que peut-être elle ne pouvait enfanter.

Fort heureusement ma sœur, qui téléphona du Maroc, lui fit entendre raison. Elle lui expliqua qu’il lui avait fallu près de 18 mois avant de tomber enceinte et que plusieurs femmes étaient dans la même situation.

Au bout de quelques mois elle eut un rendez-vous avec un gynécologue qui, après un examen, lui affirma que tout était normal et qu’elle devait surtout se détendre ! Il lui montra une méthode qui consistait à prendre sa température pour lui permettre de déterminer les journées ou elle ovulait et ainsi augmenter les chances d’avoir un enfant.

Ce fut dès lors l’enfer ! ! !

Elle prenait sa température à tous les jours, parfois 2 et 3 fois par jour !

Un jour elle me téléphona, complètement hystérique, pour me dire de rentrer tout de suite car elle était dans son « pic » d’ovulation !

Je lui expliquai alors que je ne pouvais laisser mon boulot comme ça, que je n’étais pas à mon compte ! Elle me fit une scène au téléphone. Je ne pensais qu’a mon satané boulot ! Je ne voulais pas d’enfant ! Je ne l’aimais pas ! Elle passait toujours en 2ième !

Je tins bon !

J’en avais plus qu’assez de ces gamineries.

Le soir lorsque je rentrai à la maison je la trouvai en larmes sur le divan du salon. Je ne sais pas ce qui se passa en moi alors mais je vis rouge !

Je la pris violemment (...) Ensuite, je pris une douche, quelques vêtements dans une valise et je quittai l’appartement laissant Sara qui sanglotait sur le divan.

Chapitre 26

Je m’installai à l’hôtel. Le lendemain au travail je refusai de prendre les appels de Sara. Trois jours plus tard Sara vint me trouver au bureau. Nous devions parler.

Comme je n’avais aucunement l’envie de retourner à l’appartement, je l’amenai avec moi à mon hôtel.

Sara me demanda quelles étaient mes intentions et je lui dis de but en blanc que je songeais au divorce.

Je n’en pouvais plus de ces gamineries, de ces enfantillages !

Qu’il serait temps qu’elle agisse en femme responsable et non en princesse !

Que pour ma part, j’avais besoin à mes côtés d’une femme et non d’un enfant qui boude dès que cela ne se passe pas comme elle veut.

Sara me reprocha de consacrer trop de temps à mon travail. J’eus beau lui expliquer qu’il fallait bien que je gagne ma vie, que c’était pour notre avenir, elle s’entêtait à me dire que je la négligeai.

Lorsque je lui fis remarquer qu’il y avait des lustres que je n’étais sortis boire un simple café avec des amis, que je rentrais sitôt le travail terminé elle dût admettre qu’elle était peut-être trop exigeante.

Elle me promit de faire des efforts mais je devais moi-aussi comprendre que c’était dur pour elle de rester enfermer toute la journée dans la maison.

Ne pouvait-elle pas travailler même si ce n’était que 2 ou 3 jours par semaine ? Elle m’expliqua qu’au dépanneur de notre quartier il cherchait une dame pour s’occuper de la caisse 2 jours par semaine et que le propriétaire était d’accord pour l’engager.

Je fus tout d’abord furieux ! Comment avait-elle put savoir cela ? Elle avait donc commencé des démarches sans m’en parler d’abord ? Elle savait pourtant que je ne voulais pas que ma femme travaille !

Finalement après une longue discussion nous conclûmes un accord. D’accord pour un travail à temps partiel mais elle devrait donner la priorité à son foyer.

Je rentrai à la maison le même soir. Je passai la nuit à tenter de me faire pardonner ma violence de l’autre jour.

Trois jours plus tard, Sara commença à travailler.

Le calme revint dans notre foyer me laissant tout de même un arrière goût amer !


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Message par salma12342003 Ven 11 Juin - 7:46:05

Chapitre 27

Sara travaillait depuis trois mois lorsqu’elle constata qu’elle n’avait pas eu ses règles depuis un certain temps.

Un petit test acheté à la pharmacie confirma l’heureuse nouvelle, elle était enfin enceinte !

Je lui demandai alors de cesser son travail et de rester à la maison mais rien à faire ! Elle voulait continuer à travailler au moins jusqu’au 7ième mois !

J’eus beau lui faire valoir qu’elle travaillait debout et que cela serait trop fatigant pour elle dans sa condition, elle s’entêta.

Encore une fois, je cédai histoire de maintenir la paix dans notre foyer.

Enceinte Sara était resplendissante ! Elle recommença à coudre et à tricoter. Elle me traînait à toutes les fins de semaine dans les boutiques ou elle me montrait des vêtements d’enfants aux prix exorbitants !

Déjà cette naissance s’avérait coûteuse ! Il nous fallait déménager. Un appartement trois pièces était suffisant pour un couple mais pas pour trois personnes. Et Sara tenait absolument à ce que le bébé ait sa chambre bien à lui. Elle avait déjà des idées de décorations en tête et ne voulait rien savoir d’attendre un an pour déménager.

Nous visitâmes pleins de logements mais aucun n’était au goût de Sara. Pas assez grand, pas assez bien situé, pas assez éclairé, pas assez ceci ou cela ! J’étais en train de devenir fou !

Sara me parla alors d’acheter une maison.

Bien sur c’était notre rêve d’avoir un jour une maison bien à nous mais mes moyens ne me permettait pas d’envisager cela pour l’instant.

Sara insista. Nous ne serions pas les premiers à emprunter à la Banque et puis, des maisons il y en avait de tous les prix !

Un soir elle me montra des annonces de maisons à vendre. L’une d’elle était à un prix plus que raisonnable mais situé à une heure de mon travail !

Sara insista pour qu’au moins nous allions la voir. Cela ne nous engageait à rien me dit-elle !

Malheureusement Sara tomba amoureuse de cette maison. Situé en banlieue de Montréal, elle avait un grand terrain, un jardin et suffisamment d’espace pour y mettre un parc pour enfant.

Pendant les semaines qui suivirent, Sara recommença à bouder et refusa de visiter les logements que j’avais trouvé.

J’allais voir mon gérant de Banque et ce dernier acheva de me convaincre. Il ne m’en coûterait finalement qu’un peu plus pour vivre dans ma propre maison.

Lorsque j’annonçai à Sara que j’avais fais une offre d’achat sur la maison elle se jeta dans mes bras et m’embrassa passionnément.

Chapitre 28

Nous emménageâmes dans notre nouvelle maison quelques mois plus tard. Sara était alors enceinte de sept mois.

Fort heureusement la maison avait été franchement repeinte et même si les couleurs n’étaient pas trop à notre goût nous avions décidé de nous en accommoder pour l’instant. Sara insistait cependant pour que l’on repeigne la chambre de l’enfant à naître ce que je fis.

Nous achetâmes aussi des meubles, des vêtements, des boîtes de couches, enfin tout ce qui était nécessaire dans l’attente du jour J.

Dès notre arrivée dans la maison Sara refusa que je la touche. Elle qui, jusque là, avait été très tendre et amoureuse voilà qu’elle m’imposait un régime sec. Le gynécologue eut beau lui dire qu’il n’y avait aucun danger pour l’enfant à naître, elle refusait sous prétexte qu’elle était trop grosse, qu’elle était trop fatiguée etc.

J’avais besoin de tendresse et d’affection et voilà qu’elle me tournait le dos dès que je la rejoignais

J’étais furieux !

Je venais d’acheter la maison qu’elle voulait. J’avais tout fait pour la rendre heureuse et elle me traitait d’égoïste !

Les jours suivants, au lieu de rentrer directement à la maison comme je le faisais toujours, je m’arrêtai en route dans un café. Je n’étais plus capable de l’entendre parler de bébé, d’achats, de fatigue etc.

Je me mis à penser à tout ce qui s’était passé dans ma vie depuis mon mariage.

J’avais sacrifié tellement de choses ! Et tout ça pour quoi ? Pour une femme qui ne me témoignait de l’affection que lorsqu’elle avait eu ce qu’elle voulait de moi !

Était-ce cela la vie de couple ?

J’étais plongé dans mes méditations lorsqu’une femme magnifique pénétra dans mon champ de vision.

Chapitre 29


Ce qui m’attira d’abord ce fut sa taille. Elle était presque aussi grande que moi ce qui n’était pas peu dire !

Elle dus sentir mon regard sur elle car elle planta deux yeux bleus interrogateurs dans les miens. Je détournai le regard, mal à l’aise.

Il fut un temps ou non seulement je lui aurai rendu son regard mais j’aurais mit tout mon art à la séduire mais voilà il était loin ce temps là. J’étais marié, bientôt père et endetté jusqu’au cou !

Je risquai à nouveau un regard discret vers elle. Elle était maintenant assise à une table, seule, et buvait un bol de café au lait. Je pouvais voir une légère trace de rouge à lèvre sur la porcelaine blanche du bol et j’eus alors une pensée si forte que je dus bien vite croiser les jambes pour cacher l’état dans cette pensée m’avait mise.

Je terminai mon café et me préparai à partir lorsque je sentis un léger courant d’air derrière moi. La belle inconnue venait de passer derrière moi pour se rendre à la salle de bain laissant derrière elle un parfum fruité, délicat.

Je me rendis moi aussi à la salle de bain, fit ma petite affaire lentement, et me retrouvait face à face avec …elle !

Elle me sourit et je lui rendis son sourire. L’escalier menant au restaurant étant un peu étroit je lui cédai le passage.

Je quittai le restaurant aussitôt sans un regard en arrière.

Rendu à la maison je retrouvai ma femme telle qu’elle était ces derniers temps. En robe de nuit, négligée, assise sur le divan du fauteuil et s’empiffrant de biscuits.

Dès que je poussai la porte elle se lança dans son monologue habituel ! Pourquoi rentrai-je si tard ? Elle était si fatiguée ! Elle avait terriblement mal au dos ! Je compris bien vite qu’il n’était pas question que j’espère la convaincre de faire l’amour.


Chapitre 30


Pendant quelques jours j’évitai de me rendre au Café histoire de refroidir un peu. Puis j’y revins, avec l’envie secrète de la revoir mais en vain.

Un soir, Sara me dit qu’il serait bien que sa mère puisse venir au Canada afin de l’aider pour les relevailles. Je lui dis qu’elle vivait maintenant au Québec et que les femmes d’ici s’organisaient toute seule avec leur bébé ! Que de toute façon je n’avais plus un sous donc qu’il m’était impossible de faire venir sa mère !

Sara pleura toute la nuit mais je ne changeai pas d’avis.

Deux jours plus tard, je reçu un coup de fil de ma mère au bureau. La mère de Sara était venue la trouver pour lui donner une version de l’histoire qui était à mille lieux de ce à quoi je m’attendais.

A entendre ma mère, Sara m’avait décrit comme un tortionnaire ! Comme un homme qui la faisait vivre dans la misère ! Qui était pingre ! Que je ne la sortais jamais ! Que je l’avais obligé à travailler même enceinte etc. !

J’étais furieux !

Je me mis à crier tant et si bien que ma mère se mit à pleurer au bout de la ligne. Je mis fin rapidement à la conversation.

En sortant du bureau je me rendis au Café et, surprise, la belle inconnue était là, assise seule à la même place que la première fois. Elle me regarda et me sourit.

Une fois que j’eu commandé mon café, je m’approchai nerveusement de sa table et lui demandai la permission de m’asseoir avec elle. Elle me répondit oui d’une voix très douce.

La conversation coula très facilement entre nous. J’appris qu’elle travaillait comme secrétaire juridique pour une très grande boîte d’avocats, qu’elle avait divorcé, qu’elle n’avait pas d’enfant et qu’elle vivait à vingt minutes à peine de chez moi !

Pour ma part je ne donnai que des informations minimales du genre sexe, âge, ville.

C’est en entendant gargouiller mon estomac que je réalisai que nous discutions ensembles depuis près de 1 heure. Je pris congé avec regret prétextant que je devais être au bureau très tôt le lendemain pour une réunion.

J’acquittai nos deux factures et je laissai Emmanuelle à sa voiture avant de m’engouffrer dans la mienne en frissonnant.

Le retour à la maison fut pénible !

Sara était très inquiète de mon retard ! Sans doute n’avait-elle pas la conscience tranquille, elle qui m’avait décrit comme un monstre à sa mère !

Je ne répondis à aucune de ses questions et me dirigeai vers la salle de bain ou je me glissai dans la douche avec bonheur.

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Message par salma12342003 Ven 11 Juin - 7:59:55

Chapitre 31

Pendant les jours qui suivirent, je quittai tôt la maison pour y revenir tard.

Je m’arrêtais à tous les soirs au Café.

Emmanuelle et moi apprenions petit à petit à nous connaître. Je lui avais dis, lors de notre deuxième rencontre, que j’étais marié et que ma femme était enceinte, histoire d’être honnête mais surtout d’éviter ainsi la tentation.

Sara me faisait des scènes à n’en plus finir lorsque je rentrais mais je tenais bon. Pas question de faire venir sa mère ici !

Un jour, je reçu un appel de son gynécologue à mon travail. Il voulait me rencontrer. Je quittai un peu plus tôt mon travail pour aller le rencontrer.

La rencontre se passa très mal ! Voilà que le bon docteur voulait intervenir dans ma vie privée ! Selon lui, ma femme était sur le bord de la dépression nerveuse et avait des angoisses terribles. Vu que j’étais très pris par mon travail il recommandait qu’une personne de la famille soit près d’elle pour l’aider.

J’avisai le docteur que j’avais pris bonne note de ces recommandations et que je verrai ce que je pouvais faire.

J’étais très en colère. Je n’aimais pas mais pas du tout que ma femme agisse comme elle l’avait fait par deux fois.

Lors du trajet du cabinet du docteur à la maison j’eus soudain une idée lumineuse !

Lorsque je rentrai à la maison je trouvai Sara qui était assise sur le divan du salon et qui grignotait du fromage et des biscuits.. De toute évidence elle était surprise de me voir rentrer si tôt. Je me dirigeai vers la cuisine et je préparai mon repas en silence.

Je mangeai seul à la cuisine pendant qu’elle restait dans le salon. Sans doute sentait-elle la tension qui m’habitait car elle m’évita de toute la soirée.

Je me couchai tôt, sans même l’attendre et le lendemain matin je quittai avant son réveil.

A mon bureau je lâchai un coup de fil à ma mère et lui fit part de mon idée lumineuse. Puis, par la suite, je téléphonai à un ami qui connaissait quelqu’un du bureau des visas histoire d’accélérer les procédures le plus possible.

En terminant le travail, je me rendis au Café et je dînai en compagnie d’Emmanuelle. Je lui racontai que puisque ma femme était très fatiguée ces derniers temps, j’avais pris la décision de faire venir une personne de la famille pour s’occuper d’elle.

Elle trouva l’idée géniale !

Je rentrai à la maison et j’annonçai à ma femme que, j’avais bien réfléchis et que j’étais d’accord. Il lui faudrait de l’aide et ma mère acceptait de venir passer quelques mois ici.

Sara ouvrit la bouche pour protester mais devant mon regard elle se tue !

Elle avait compris sans que je le lui dise que se serait ma mère ou rien !

J’étais heureux à l’idée que ma mère vienne passer quelques mois avec nous. J’espérais qu’elle apprendrait à ma femme à s’occuper davantage de son foyer. Et si en plus elle pouvait lui apprendre à cuisiner j’en aurai plus qu’assez pour mon argent.

De plus, je voulais que ma mère puisse voir comment nous vivions, histoire de rabattre le caquet de ma belle-famille.

Moins de deux semaines plus tard, le visa était prêt et j’expédiai, par Western Union, l’argent nécessaire pour l’achat d’un billet d’avion.

Curieusement, dès lors que Sara apprit que ma mère allait venir, elle se remit à prendre soin d’elle-même, de la maison et se remit même à cuisiner.

Et oui …

Chapitre 32

J’allai chercher ma mère à l’aéroport deux semaines plus tard. Sara en était à quelques semaines à peine de l’accouchement.

J’étais si heureux de la voir ma mère !

Le voyage avait été fatiguant pour elle mais elle était ravie de voir le Québec dont je lui avais tant parlé.

A notre arrivée à la maison, je constatai que Sara s’était mise en frais pour elle. Elle avait préparé un petit goûter et mit les petits pots dans des grands.

Ma mère trouva la chambre d’amis très jolie et aima beaucoup notre maison et particulièrement le très beau jardin.

Nous étions à la fin de l’été et la température était encore très douce ce qui nous permit de manger à l’extérieur dans le jardin.

Je fis un barbecue, car ma mère aimait beaucoup manger des côtelettes d’agneau cuit sur du charbon de bois.

Les jours passèrent. Ma mère ne mit pas longtemps à mettre la maison à sa main ! Fort heureusement Sara sembla avoir retrouvé la raison et suivait les directives de ma mère à la lettre.

Pour ma part, j’étais tellement ravi de voir ma mère à la maison que je rentrais tôt tous les soirs. Emmanuelle et moi nous nous retrouvions une fois par semaine au Café et elle me téléphonait au bureau quelques fois durant la semaine.

Le grand jour arriva. Ma mère me téléphona au travail pour me dire de venir au plus vite car Sara avait commencé à avoir des contractions.

A mon arrivée à la maison je trouvai une note de ma mère à l’effet qu’elles avaient prit un taxi jusqu'à l’hôpital sur les conseils du médecin de Sara.

Je me précipitai à l’hôpital. A mon arrivée j’appris que le travail avait commencé. Le médecin de Sara me demanda alors si je voulais assister à l’accouchement ce que je refusai.

Sara insista. Elle voulait que je sois avec elle pour voir la naissance de notre enfant mais je refusai. J’en étais incapable !

Ma mère proposa alors de rester avec elle mais Sara refusa. Elle partit seule pour la salle d’accouchement.

Environ quarante minutes plus tard on me mit dans les bras un tout petit bébé rose. C’est une fille me dit le médecin ! Ma mère était ravie. Pour ma part j’étais trop sous le choc pour parler. Voilà, ça y était, j’étais papa !

Plus tard je retrouvai ma mère et Sara en grande conversation. Elles regardaient la petite et cherchaient quel nom lui donner lorsque je la pris dans mes bras pour la bercer doucement.

Finalement je tranchai. Parmi tous les noms qu’elles me donnèrent, un seul me plaisait assez. Latifa.

Je me penchai à son oreille droite ou je murmurai les paroles d’usages.

Bienvenu dans ce monde Latifa !

Chapitre 33

Le retour à la maison se passa très bien. Ma mère veillait au grain et aidait Sara à devenir une maman en lui montrant tout ce qu’il fallait faire pour prendre soin d’un bébé.

Sara retrouva bien vite sa taille d’avant et elle semblait avoir un meilleur moral depuis que ma mère était là.

Un soir, ma mère me prit à part et me demanda ce qui se passait au juste. Elle avait remarqué que je ne recherchais pas l’intimité avec ma femme, au contraire ! Dès qu’elle me disait qu’elle allait sortir avec la petite pour sa promenade quotidienne, je me dépêchais de les accompagner laissant ainsi Sara seule à la maison.

Je ne voulus pas inquiéter ma mère avec nos problèmes de couple et je lui promis que tout rentrerait bientôt dans l’ordre. Que je voulais juste être prudent et attendre qu’elle soit complètement remise de l’accouchement !

Un jour que nous étions ma mère, Latifa et moi au centre commercial de notre quartier, nous croisâmes Emmanuelle venue faire des courses.

J’étais ravi de pouvoir présenter ma mère et ma fille à Emmanuelle. Celle-ci eut les larmes aux yeux lorsque je lui mis Latifa dans les bras.

Il fallait voir le tableau. Une petite basanée toute dodue dans les bras de cette sirène aux cheveux d’or. Les gens se retournaient sur notre passage avec un sourire aux lèvres.

Emmanuelle tomba immédiatement sous le charme de Latifa surtout que cette dernière s’était mise à lui faire de grands sourires à notre grande surprise à ma mère et moi !

Quand Emmanuelle me tendit Latifa, celle-ci se mit à pleurer de désespoir et il fallut à ma mère près de quinze minutes pour la consoler.

En route vers la maison ma mère me questionna sur Emmanuelle et je répondis vaguement à ces questions.

Une fois rentrés, ma mère ne parla pas de cette rencontre à Sara. Avait-elle pressentit quelques chose ? Je ne saurais le dire.

Mais depuis ce jour ma mère me regarda toujours avec un air particulier. Il était évident qu’elle retenait les questions qui lui venaient aux lèvres.

Puis vint le moment du départ. Mon père s’ennuyait trop. Il faut dire que ma mère était ici depuis plusieurs mois déjà. De plus ma mère trouvait l’hiver difficile. Alors un soir de décembre elle prit le chemin du retour.

J’étais triste de la voir partir mais c’est la vie.

A mon retour de l’aéroport, je me rendis dans la chambre de Latifa qui dormait à poings fermés. Je m’assurai que le moniteur de la petite radio de surveillance était ouvert dans sa chambre et dans la notre avant d’aller rejoindre ma femme endormit.


Chapitre 34

Latifa devait n’avoir qu’un an lorsque Sara m’annonça qu’elle avait l’intention de retourner sur le marchée du travail.

Bien sur j’étais contre cette idée. Pas question de faire garder ma fille par des étrangers !

Sara replongea à nouveau dans son mutisme et ses bouderies habituelles tant et si bien que la vie de la maison redevint rapidement irrespirable.

Pour quelqu’un qui comme moi aimait le calme et la paix j’étais servi. Quand ce n’était pas des crises de larmes c’était un boycott des taches ménagères et de la cuisine sans parler du nombre de fois ou j’avais retrouvé Latifa dans son berceau la couche malpropre !

Je rentrais tôt, pour m’occuper de la petite mais sitôt qu’elle était endormit, je ressortais pour aller respirer un grand bol d’air voulant éviter ainsi de me retrouver en face à face à une Sara de plus en plus morose.

J’avais déjà suffisamment de soucis comme ça. Au bureau il y avait eu des suppressions de postes et j’étais un peu inquiet quant à mon avenir dans cette société. Je ne voyais plus Emmanuelle depuis quelques semaines, elle avait coupé tous les ponts lorsque j’avais répondu négativement à sa demande de trancher enfin entre ma femme et elle.

J’aimais Emmanuelle c’est vrai mais pas au point de mettre en péril mon mariage et risquer l’opprobre de ma famille. Et puis, il y avait Latifa. Il me serait impossible de vivre sans elle !

Bref, je vivais une période de stress intense et voilà que Sara en rajoutait !

Au bout de 2 mois de ce régime j’acceptai qu’elle retourne travailler mais uniquement si elle trouvait une gardienne d’enfant qui soit à ma convenance.

Quelques jours plus tard elle me présenta Fatima, Marocaine de 22 ans qui vivait au Québec depuis peu. Celle-ci vivait avec ses parents et son frère Mustapha dans un appartement situé non loin de notre maison.

Fatima me fit rapidement bonne impression. Il se dégageait d’elle une confiance et un calme incroyable. Latifa l’aima tout de suite si l’on se fie aux risettes qu’elle lui fit dès qu’elle la vit.

Pour plus de commodités, Fatima viendrait garder la petite chez nous. Cela éviterait de trimbaler les jouets, couches, vêtements etc.

Sara trouva rapidement un emploi dans un dépanneur situé dans un autre quartier que le nôtre mais s’organisa avec une collègue pour le « voyagement ».

Dès les premiers jours j’établis une nouvelle routine et établis mon horaire de travail de façon à venir déjeuner à la maison ce qui me permettait de voir davantage la petite mais aussi de m’assurer que tout allait bien.

Je n’avais que des éloges à faire sur Fatima qui non seulement s’occupait de la petite de façon impeccable mais en plus trouvait le temps de s’occuper de l’entretien de l’appartement et même, parfois, de préparer le repas du soir.

Quant à Sara elle était épanouie comme jamais mais me repoussait de plus en plus fréquemment prétextant la fatigue ou une migraine.

J’avoue que l’abstinence ne m’allait pas très bien. Et la masturbation encore bien moins !

Surtout que mes fantasmes avaient de plus en plus le visage et le corps de Fatima !


Chapitre 35

Les semaines passèrent. Je m’attachais de plus en plus à Fatima. La douce et tendre Fatima. La souriante Fatima. La toujours enjouée Fatima.

Bien sur, je prenais garde de ne rien montrer de mes sentiments. Non mais ! Qu’est-ce que cette toute jeune fille pourrait bien faire d’un vieux comme moi !

Le temps passa. Un soir, ma femme, qui jusqu'alors se refusait sous divers prétexte, me prépara tout un numéro de séduction.

Repas fin, chandelle, robe en soie, parfum etc.

Et pendant quelques semaines elle se montra passionnée et chaleureuse comme jamais.

Je n’allais pas me plaindre de ce revirement de situation même si cela m’intriguait.

Un matin, en rentrant dans la salle de bain je remarquai la boite d’anovulants laissé par ma femme sur le bord du comptoir.

En y regardant de plus près je constatai que cette boite datait d’il y a 2 mois !!

Serait-il possible que Sara est cessée de les prendre sans m’avertir ? Sans me consulter ?

Nous avions pourtant convenu d’attendre au moins 2 ou 3 ans avant d’avoir un autre enfant !

Je quittai pour le bureau bouleversé de ma découverte et bien décidé d’avoir une franche conversation avec Sara dès le soir même.

Je n’alla pas manger à la maison sur l’heure du déjeuner et j’appelai Fatima pour l’aviser. Je crus sentir, dans l’intonation de sa voix, un certain désappointement mais j’avais en tête des choses trop grave pour m’y attarder vraiment.

Le soir venu j’eus une discussion avec Sara qui m’avoua candidement qu’effectivement elle avait cessé la pilule qui la rendait malade et qui était responsable en partie de sa baisse de libido.

J’étais furieux !

Elle aurait du m’en parler et nous aurions pu obtenir pour une autre méthode contraceptive !

De toute façon il était trop tard, c’était fait et il fallait espérer que cela n’aurait pas de suite désastreuse.

Chapitre 36

Quelques semaines plus tard Sara m’apprit qu’elle était de nouveau enceinte.

De toute évidence elle était ravie de cette nouvelle ce qui n’était pas mon cas. Au boulot la situation n’était pas meilleure. Et avec cette nouvelle bouche à nourrir qui s’annonçait j’étais encore plus stressé face à l’avenir. Je n’avais pas eu d’augmentation de salaire depuis quelques années due à la situation économique de l’entreprise et je m’escomptais chanceux d’avoir encore un emploi avec toutes les coupures de postes qu’il y avait eu cette dernière année. Je me mis donc en quête d’un nouvel emploi plus rémunérateur.

Sara continua à travailler malgré une grossesse pénible. Bien sur cela lui donna d’autres motifs pour me refuser. De la fatigue aux migraines voilà que s’ajoutait une longue liste de malaises féminins liés à la grossesse.

Sans parler de cette colère sourde que je contenais à l’idée qu’elle m’avait piégé pour faire cet enfant sans mon consentement.

Par bonheur, Latifa me comblait à tout niveau. Elle était tout sourire. Un sourire montrant déjà 3 petites dents toutes mignonnes.

Fatima s’occupait d’elle avec grand soin. Je la trouvais toujours proprette avec une bonne odeur de lotion pour bébé.

Un midi, Fatima me demanda ce qu’il adviendrait d’elle une fois que ma femme aurait accouché. J’avoue que je n’y avais pas du tout songé.

Je dus admettre que force me serait de se séparer d’elle. Je doutais fort que ma femme retourne travailler avec deux enfants en bas âge à la maison !

Fatima était triste mais promis de rester jusqu'à ce que ma femme accoucha.

Cette fois Sara avait insisté pour que ce soit sa mère qui vienne l’aider pour les relevailles et je ne pouvais décemment refuser sans m’attirer les foudres de toute la famille.

Les semaines passèrent et je trouvai finalement un emploi dans une grande société. Cet emploi allait me donner un meilleur salaire mais aussi la chance de me perfectionner dans un domaine connexe au mien.

Je voulus célébrer la chose avec ma femme mais celle-ci se montra plutôt tiède. « Tu es content, tant mieux! » Mais Fatima me félicita chaudement et fit même un gâteau pour célébrer la chose ce qui me toucha beaucoup.

Est-ce cette attention qui déplu à ma femme ou le fait qu’elle sentit mon attirance de plus en plus forte pour Fatima voilà qu’elle m’annonça tout de go qu’elle allait quitter son travail prétextant une fatigue accrue !

Je dus renvoyer Fatima et cela me brisa le cœur !

Ce fut très pénible ! D’autant qu’elle comptait rester chez nous encore quelques mois.

Deux jours plus tard, revenant d’un rendez-vous avec son médecin Sara m’apprit une grande nouvelle. Elle était enceinte de jumeaux !

Chapitre 37

Latifa eut beaucoup de mal à se faire à l’absence de Fatima à qui elle s’était beaucoup attaché.

Sa mère ne pouvait la prendre dans ses bras sans qu’elle ne se mette à pleurer de façon quasi hystérique.

Un midi, je rentrai à la maison pour déjeuner, pour découvrir que Latifa était toute seule à la maison !

Elle était là, dans son lit, pleurant à chaudes larmes, son pyjama souillé.

Je la pris dans mes bras, lui donnai un bain, lui mit un pyjama tout propre, changeai les draps de son lit et réussis à l’endormir en la berçant.

Vingt minutes plus tard Sara rentra à la maison, surprise de me trouver là.

En effet, depuis le départ de Fatima, je ne venais plus déjeuner à la maison.

J’entrai dans une colère terrible. Comment avait-elle pu quitter la maison en laissant la petite toute seule ? Elle bredouilla qu’elle avait eu besoin de prendre l’air, qu’elle en avait marre d’être constamment enfermé.

Ma rage était-elle que je perdis tout contrôle et je me mis à la secouer fortement.

« Pourquoi ? » « Mais ou avait-elle la tête ? » « Quelle sorte de mère était-elle ? »

Elle bredouilla que Latifa ne l’aimait pas. Qu’elle pleurait tout le temps ce qui l’empêchait de se reposer !

N’eut été des pleurs de Latifa, qui s’était réveillée en m’entendant crier, j’allais la frapper.

J’enfonçai mon poing dans le mur y creusant un trou de la grosseur de mon poing et je sortis de la maison sans un regard en arrière.

De retour au bureau je téléphonai à Fatima. Je lui expliquai que ma femme était très fatiguée et que je souhaitais qu’elle s’occupe de la petite jusqu'à l’arrivée de ma belle-mère prévue dans 4 mois.

Mais, pour permettre à ma femme de se reposer, serait-il possible que je dépose Latifa chez elle le matin pour la reprendre le soir à mon retour du travail ?

Fatima était ravie. Elle n’avait pas trouvé d’autre emploi et de plus elle s’était beaucoup attaché à Latifa. Comme ses parents travaillaient, elle était seule à la maison et elle serait ravie d'avoir Latifa avec elle.

Le soir, à mon retour au travail, j’avisai Sara de ma décision. Elle voulut protester mais mon regard suffit à la faire taire.

Ce soir là je dormis dans la chambre d’amis.

Chapitre 38

Les semaines passèrent. Je réintégrai le lit conjugal respectant ainsi les préceptes de notre religion. Je m’efforçai de lui pardonner mais j’avoue que je n’y arrivai pas.

Il y avait en moi une colère sourde que je n’arrivai pas à chasser.

Latifa était ravie d’avoir retrouvé sa nounou. Elle souriait et gazouillait tout le temps et avait même commencé à dire des mots en français et en arabe.

Sara, cherchant à se faire pardonner sans doute, se montra attentive, presque doucereuse, mais je n’arrivai pas à me rapprocher d’elle malgré toute ma bonne volonté.

Il y avait quelques chose de briser et je craignais que ce ne soit de façon irrévocable.

Le soir, je sortais, histoire de satisfaire mes envies, avec des femmes de passage. Je me sentais à la fois coupable et amer mais je ne pouvais m’en empêcher.

Les mois passèrent. Ma belle-mère arriva au septième mois de grossesse de Sara. Celle-ci devait accoucher d’une semaine à l’autre aux dires du médecin.

Fort heureusement Latifa aima tout de suite ma belle-mère qui le lui rendait bien. Tout comme ma mère, ma belle-mère était une femme vigoureuse et ordonnée. Elle ne mit pas longtemps à mettre la maison à sa main.

L’accouchement se passa difficilement puisqu’il fallut pratiquer une césarienne, ce qui n’était pas rare dans les cas de grossesses multiples.

Adem et Maryam virent le jour à quelques minutes d’intervalles. Leurs têtes déjà recouvertes de cheveux noir jais. Ils étaient d’une taille beaucoup plus petite que Latifa à la naissance et me semblait si frêle que j’hésitais presque à les prendre de peur de leur faire du mal.

Sara resta une semaine à l’hôpital. Elle refusa d’allaiter les enfants prétextant une grande fatigue.

De retour à la maison ma belle-mère et moi nous partageâmes les tâches. Je m’occupais du boire la nuit et elle des boires de jour de façon à permettre à Sara de se reposer le plus possible afin de bien récupérer de sa césarienne.

Au bout de quelques semaines je remarquai que Sara ne s’intéressait pas beaucoup aux jumeaux. Elle ne les prenait pratiquement jamais et ne recherchait pas leur présence. Un soir j’en glissai un mot à ma belle-mère. Cette dernière avait elle aussi constaté a chose mais ne s’inquiétait pas trop mettant le tout sur le dos de la fatigue.

Adem et Maryam grossissaient à vue d’œil. Latifa avait commencé à faire ses premiers pas. Je lui achetai une marchette à roulettes. Il fallait voir avec quelle rapidité elle se déplaçait avec. Une vraie championne !

Les jumeaux eurent bientôt 2 mois. Comme le temps passait vite ! Sara s’était rétablit complètement mais demeurait distante avec les enfants.

A nouveau j’eus une conversation avec ma belle-mère. Celle-ci m’annonça qu’il était temps pour elle de partir. Une fois partie, selon elle, Sara reprendrait son rôle de maman et tout rentrerait dans l’ordre.

Je n’en étais pas convaincus mais les femmes savent des choses que les hommes ne savent pas et ma belle-mère était une femme d’expérience.

Ma belle-mère nous quitta quelques semaines plus tard et comme elle me l’avait dit, Sara sembla reprendre le contrôle sur elle-même et s’occupa au mieux des enfants.

Pour la soulager le plus possible j’engageai une femme de ménage qui vint deux fois semaines s’occuper de l’entretien de la maison.

Une amie d’enfance de Sara, mariée depuis un an avec un Canadien d’origine marocaine, arriva au Québec peu de temps après. Le couple emménagea près de chez nous.

Je n’aimais pas Saïd. Je lui connaissais une réputation de coureur de jupon et de fauteur de troubles. C’est donc avec réticence, voire de l’inquiétude, que je permis à Sara de fréquenter la femme de ce dernier.

Les premiers mois cette fréquentation sembla lui faire le plus grand bien. Sara avait perdu sa morosité des derniers mois et semblait avoir retrouvé son équilibre. Les enfants étaient en santé et heureux. Quoi demander de mieux ?

Un soir, Sara invita le couple à un repas à la maison.

Au milieu du repas, la conversation prit une direction qui me déplut. Saïd voulu savoir si la venue d’enfants avait changé beaucoup de choses dans notre couple. Je répondis vaguement à la question en mentionnant qu’il était normal que la venue d’enfant change un peu les choses puisque nous devions leur accorder beaucoup de temps etc. et voulu diriger la conversation vers un autre sujet lorsqu’il revint à la charge posant des questions un peu plus pointues.

J’étais abasourdi ! Ce genre de questions était totalement déplacées.

Voyant ma mine défaite, Saïd, Zhora, sa femme, et Sara se mirent à pouffer de rire. Selon eux, j’étais vraiment trop coincé. Il n’y avait pas de mal à discuter entre adultes de tout sujet etc.

Je bouillais littéralement sur place !

Le repas terminé je prétextai du travail à faire pour m’éclipser. Environ une heure plus tard j’entendis la voiture de nos invités partir et je sortis de mon bureau encore furieux de ce qui s’était passé.

Sara était à la cuisine en train de ranger des choses.

Je lui demandai si elle trouvait normal de parler de notre vie privée avec des étrangers. Elle me dit que ce n’était pas des étrangers mais des amis et qu’elle n’avait rien vu de déplacé dans la question de Saïd.

Elle poussa l’audace jusqu'à me rire au visage en me disant que je me faisais une montagne de pas grand chose.

Je restai quelques minutes sans dire un mot puis je lui dis qu’a compté de ce jour je ne voulais plus qu'elle fréquente ce couple.

Sara se mit à rire. « Voyons, tu n'es pas sérieux !» « Ne fait pas le gamin ! »

Jamais ma femme ne m’avait parlé ainsi. Sans doute était-elle sous l’influence de ce couple de malotrus.

Je réitérai mon ordre. Plus question qu’elle revoit Zhora ou Saïd !


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Histoire de vie d'un Marocain au Canada Empty Re: Histoire de vie d'un Marocain au Canada

Message par salma12342003 Ven 11 Juin - 8:08:48

Chapitre 39

Bien entendu Sara accepta très mal mon injonction à ne plus parler ni revoir Zhora et Saïd.

Les mois qui suivirent furent très pénibles. Sara se remit à nouveau à négliger les enfants. Elle ne préparait plus les repas et ne s’occupait pas non plus de la maison.

J’en avais plus que marre de ces enfantillages mais je n’allais pas céder.

Je demandai à Fatima de venir à la maison s’occuper des enfants durant la journée. Bien évidemment cela mit Sara en colère et elle s’en prenait régulièrement à la pauvre Fatima. N’eut été son amour inconditionnel pour Latifa, je crois bien qu’elle aurait plié bagages sans demander son reste.

Et puis, il arriva ce qui devait arriver. Fatima et moi devinrent amants. J’avais pourtant lutté de toute mes forces contre cette attirance mettant le tout sur le compte de la privation et de l’abstinence mais quelques chose de plus fort que moi me fit franchir la ligne droite.

Je me sentais à la fois honteux et heureux.

Fatima était douce, gentille et d’une telle fraîcheur ! Ça me changeait de ma mégère d’épouse !

Sara continuait de bouder. Elle passait ces journées à lire, à regarder la télévision et à manger.

Puis un jour, elle se mit à sortir seule. Elle quittait la maison dès l’arrivée de Fatima et ne rentrait qu’un peu avant mon retour.

Quand Fatima m’a parla, je n’y portais guère attention au départ ! Après tout cela rendait les choses moins pénibles à Fatima qui avait ainsi plus de liberté dans la maison avec les enfants.

Je ne savais pas alors que l’épée de Dermocles me pendait au-dessus de la tête.

Chapitre 40

Un jour je reçus un appel de Fatima au bureau.

Ma femme venait de la chasser de la maison !

Elle me dit qu’elle était très en colère et qu’elle avait peur pour les enfants.

Je quittai le bureau précipitamment pour rentrer à la maison. J’y trouvai Sara assise calmement sur le divan du salon.

Je lui demandai pourquoi elle avait chassé Fatima et elle me répondit qu’elle ne voulait plus d’une étrangère dans la maison. Que c’était elle la maman des enfants et non pas fatima !

Je lui répliquai alors que si j’avais été dans l’obligation de faire venir une « étrangère » comme elle le disait si bien c’est parce qu’elle négligeait ces enfants et son foyer.

Elle m’annonça alors qu’elle avait l’intention de partir au Maroc avec les enfants en vacance.

Je lui dis que je trouvais les jumeaux trop petits pour voyager et que de plus, je la voyais mal prendre l’avion toute seule avec trois enfants, elle qui avait de la difficulté à les amener au parc.

Elle insista. Elle voulait aller montrer les enfants à son père. A ma mère etc.

Je venais d’avoir un bonus au travail et nous avions suffisamment d’économies pour nous permettre ce voyage.

De plus, avec Fatima ça devenait de plus en plus compliqué. Même si elle connaissait ma situation elle devenait de plus en plus exigeante et me demandait de divorcer pour l’épouser ce que je me refusais à faire.

En fait, j’avais toujours le secret espoir que Sara change et devienne une femme aussi admirable que sa mère et la mienne.

Ce voyage au Maroc nous donnerait peut-être la chance de nous retrouver !

Je dis alors à Sara que si je pouvais obtenir un mois de vacance nous irions au Maroc tous ensembles mais autrement, pas question qu’elle aille au Maroc, seule avec les 3 enfants !

Chapitre 41

Nous partîmes pour le Maroc en juillet. L’avion était bondé et le voyage fut un peu pénible surtout avec des enfants en bas âge sans parler des bagages !

Heureusement que Latifa se montra particulièrement sage. Ce que je pouvais l’aimer ma fille aînée !

Mon frère Rachid nous attendait à l’aéroport. A ma demande il nous avait trouvé une villa ou nous pourrions demeurer pendant toutes les vacances.

Cela n’avait pas été sans faire de la peine à ma mère ainsi qu’a la mère de Sara mais je préférais ne pas imposer la présence de 5 personnes à l’une ou l’autre famille et comme je voulais profiter de ce séjour pour me rapprocher de ma femme j’avais trouvé que c’était la meilleure solution.

A la maison tout le monde nous attendait. Les jumeaux pleuraient de fatigue et de faim, seule Latifa demeurait stoïque recevant les baisers des uns et des autres sans mot dire.

Il fallait la voir dire « salam alaïkoum » à gauche et à droite comme une grande !

Une fois les embrassades terminées, commença la série de questions à n’en plus finir sur la vie, là bas au Canada.

Tout le monde me fit remarquer que j’avais prit du poids et mirent ça sur le compte des petits plats de ma femme. Celle-ci se contenta de sourire.

Seule ma mère ne parla pas. Elle se contentait de me regarder fixement.

Puis, avec ma belle-mère et les autres femmes présentent, elle se mit à la préparation du repas. Mais à chaque fois qu’elle passait dans la pièce ou je me trouvais avec les autres je pouvais sentir son regard sur moi.

Après avoir bien mangé, la cuisine bien rangée, mon père décréta qu’il était temps pour eux de partir et de laisser les voyageurs se reposer.

Tout le monde quitta la maison. Enfin, par petits groupes. Pour ne pas attirer le mauvais œil. Une tradition de famille.

Quand le dernier groupe sortit, je regardai Sara. Elle était épuisée et moi aussi.

Et tout à coup, nous nous sommes mis à rire aux éclats ! Nous n’étions plus capables de nous arrêter de rire.

Tellement que cela réveilla Adem et Maryam ce qui nous fit rire encore plus.

Ils nous fallut une bonne demi-heure pour réussir à les rendormir.

Sitôt fait, nous allâmes dormir nous aussi. Contrairement à son habitude Sara vint se blottir dans mes bras.

Juste avant de m’endormir, je me mis à penser que peut-être tout n’était pas perdu.

Chapitre 42

Les jours qui suivirent nous allâmes visiter parents et amis éparpillés un peu partout au Maroc.

Une fois ces visites terminées, il ne restait que deux semaines de vacance et je comptais bien me reposer le plus possible avant le retour.

Nous en avions discuté Sara et moi avant de partir du Québec et elle était bien d’accord avec ce programme mais voilà qu’elle s’était mise en tête de faire des fêtes etc. Elle invita mes frères, mes parents, plusieurs membres de ma famille à des soirées qui se terminaient aux petites heures du matin.

Les enfants, que le changement de climat avaient rendus malade, eurent du mal à se faire à un changement brusque d’alimentation et d’horaire de sommeil avec le résultat qu’ils piquaient des crises à tous les jours.

Je tentai de faire entendre raison à Sara mais rien à faire. Elle n'arrêtait pas de me dire qu'il fallait en profiter parce qu'on ne reviendrait pas de sitôt au Maroc et qu'on aurait bien le temps de se reposer de retour à la maison.

Je n'eus pas le coeur de freiner son enthousiasme d'autant qu'elle n'avait jamais été aussi chaleureuse et amoureuse que depuis notre arrivée mais j'insistai pour qu'au moins les enfants puissent avoir des horaires de sommeil plus réguliers.

Et le soir, malgré la présence d'invités, je m'absentais le temps d'aller border les enfants et de leur raconter des histoires. Ou il était question de princesses et de princes charmants.

Quelques jours avant notre retour ma mère me demanda de passer la voir. Seul.

Elle était très inquiète car elle avait reçu la visite de ma belle-mère laquelle était venue lui dire que Sara s’était plainte de mauvais traitements.

A l’entendre, je ne pensais ni à son bien-être ni à celui des enfants et donnait pour preuve les fêtes organisées depuis notre arrivée au Maroc.

J’étais écœuré ! J’expliquai alors à ma mère que c’est Sara qui avait insisté pour les recevoir tous !

Ma mère n’y comprenait rien mais était très inquiète. Je lui ai dis de ne pas s’en faire, que c’était un malentendu.

A mon retour, je trouvai la maison vide. Un petit mot de Sara m’apprit qu’elle allait passer la nuit chez sa mère avec les enfants et qu’elle m’avait laissé mon repas dans le réfrigérateur.

Plus tard dans la soirée j’appelai chez mes beaux-parents pour parler à Sara et aux enfants. Ma belle-mère m’apprit qu’ils dormaient car ils avaient passés la journée à la plage.

Je ne m’inquiétai pas outre mesure et je me couchai assez tôt heureux de pouvoir bénéficier d’une soirée au calme.

Un calme bien trompeur comme j’allais m’en rendre compte dès le lendemain.

Chapitre 43

Le lendemain matin je me réveillai vers 9h00, en pleine forme.

J’appelais chez mes beaux-parents pour demander à Sara vers quelle heure je devais passer la chercher mais la tante de Sara m’apprit qu’elle était déjà sortie avec sa mère et les enfants. Elle croyait qu’ils étaient sortis faire des courses mais n’en savait pas plus.

L’arrivée de mon frère Salim et de sa femme Fatima m’empêcha de me questionner davantage. Fatima nous prépara des crêpes que nous avons dévorés dans la joie.

Mon frère me parla de son projet de visite au Québec. Je lui confirmai que nous serions ravis qu’ils nous rendent visite quand ils le pourraient.

Midi sonna et toujours pas de nouvelles de Sara et des enfants.

Je téléphonai à nouveau chez mes beaux-parents mais n’obtint aucune réponse.

Voyant mon inquiétude Salim et Fatima quittèrent la maison en me demandant de les contacter dès que possible pour leur donner des nouvelles.

J’arrivai chez mes beaux-parents vers les 13h30. Il n’y avait personne à la maison.

Sans doute étaient-ils tous à la plage !

Mais je ne pouvais m’empêcher d’être inquiet. Il y avait quelques chose d’anormal.

Je rentrai à la maison non sans avoir laissé un mot sur place en demandant que l’on me contacte dès qu’ils seraient rentrés.

Ce n’est qu’au retour à la maison que je compris d’où me venais cette brusque inquiétude.

Je constatai alors que les passeports de ma femme et des enfants, de même que les chèques de voyage et la plupart des vêtements, n’étaient plus dans l’armoire dans lesquels je les avais laissé.

Je téléphonai aussitôt à mes parents. Ma mère était très inquiète et me conseilla de contacter mon frère Rachid, qui était policier histoire d’obtenir son aide.

Mon frère vint aussitôt à la maison, talonné de près de mes parents ainsi que de Salim et Fatima.

Après quelques vérifications mon frère apprit que toute la famille avait quitté la maison de mes beaux-parents, en leur compagnie, tout de suite après mon appel d’hier soir.

Pour ou ? Personne ne le savait.

J’étais mortellement inquiet.

Chapitre 44

Je ne comprenais pas ce qui se passait.

Ma mère réussit à joindre une amie de la famille laquelle avoua que ma femme avait prit la fuite avec les enfants prétextant que je les maltraitais.

Moi ? Qui n’avait jamais levé un doigt sur mes enfants ni même sur ma femme !

J’étais en état de choc.

Durant toute la journée des recherches furent mener un peu partout sans succès. On contacta tous les membres connus de cette famille mais personne ne savaient ou ils pouvaient se trouver.

Je consultai un avocat lequel me conseilla d’entamer dès à présent les démarches de divorce et de demander la garde des enfants ici ainsi qu’au Canada.

Je discutai longuement avec ma famille et, devant l’évidence, je déposai une plainte d’enlèvement d’enfants. Que pouvais-je faire d’autre ?

J’entamai sur le champ les procédures de divorces. Mon avocat me dit tout de go que les procédures seraient longues. Il me conseilla de retourner comme prévu au Canada quitte à revenir au fur et à mesure des procédures.

Dans l’intervalle mon frère allait poursuivre les recherches dans le but de retracer ma famille. Ce qui m’inquiétait c’est qu’armée de passeports canadien elle pouvait être n’importe ou dans le monde ! Mais comme me le fit remarquer mon frère la somme dérobée en chèque de voyage n’était pas très importante ce qui les obligerait bien vite à demander de l’aide à des membres de la famille et Rachid comptait la dessus pour les épingler.

Je rentrai au Québec la mort dans l’âme. Pour la première fois, devant la chambre vide des enfants, j’éclatai en sanglot.

Je repris le boulot. Consultai un avocat pour déposer une demande de divorce. Ce dernier allait également demander aux tribunaux des mesures extraordinaires pour me donner la garde des enfants. Sur papier. Car, jusqu'à présent, personne ne savait ou était Latifa, Adem et Maryam.

Fatima vint aux nouvelles. En apprenant les mesures que j’avais prises, elle se montra surexcitée. Nous allions pouvoir nous marier ! Je n’en revenais tout simplement pas ! Comment pouvait-elle penser à une telle chose alors que mes enfants étaient portés disparus !!!

Je mis immédiatement fin à notre relation. Les larmes, les crises, rien n’y fit. C’était terminé. Rien d’autre ne comptait que mes enfants !

Quelques semaines plus tard, je reçu la visite de Zhora et Saïd. Saïd avait apprit la nouvelle de ce qui m’arrivait à la Mosquée de notre quartier par le biais d’un ami commun. Zhora m’avoua alors que ma femme m’avait dépeint à tous nos amis comme un homme infidèle, violent et pingre. Qu’elle projetait depuis longtemps de s’enfuir avec les enfants et qu’elle avait même fait des économies dans ce sens ! Elle lui avait même montré son carnet de banque bien rempli.

Zhora n’avait pas su quoi en penser. Et puis, après tout, ce n’était pas de ces affaires ! Et elle n’y avait plus repensé jusqu'à ce que son mari lui apprenne ce qui s’était passé. Elle s’en voulait terriblement. Si elle en avait parlé avant peut-être que tout ça aurait pu être éviter ?

En apprenant que ma femme avait planifié tout ça de longue date et qu’elle avait des ressources financières plus importantes que nous le croyions mon frère et moi au départ, je fus très abattu.

Plusieurs mois passèrent. J’appelais mon frère régulièrement mais ce dernier était sans nouvelle. Je dus rentrer d’urgence au Maroc. Ma mère était tombée gravement malade. Toute cette histoire avait eu raison de ces dernières forces et elle fut porter en terre trois jours après mon arrivée.

Tous les gens du quartier aimaient ma mère qui avait toujours été un modèle pour tous. Sa mort eu un tel effet que les langues se délièrent. Une femme apprit à mon frère qu’elle avait vu mes beaux-parents a Kénitra il y a quelques jours.

Nos vérifications nous apprirent que ma belle-mère avait une sœur à Kénitra. Mon frère avisa les autorités policières. Mes beaux-parents furent mit aux arrêts mais aucune trace de Sara et des enfants.

Mes beaux-parents, refusant de répondre aux questions, risquaient la prison pour avoir aider au kidnapping des enfants.

J’étais de plus en plus inquiet. Ou était Sara ? Les enfants allaient-ils bien ?

Je puisai le réconfort dans la lecture du Coran. Dieu éprouve ceux qu’ils aiment. Dieu nous exhorte à la patience et à la persévérance.

De nouvelles recherches furent entreprises suite aux indices laissés chez la sœur de ma belle-mère mais rien ne s’avéra concluant.

Je repartis pour le Québec la mort dans l’âme.

Reverrais-je un jour mes enfants ?

Chapitre 45

J’étais rentré depuis deux semaines à peine, lorsque je reçus un appel de mon frère.

On les avait retrouvés !!! Enfin !!!

Les enfants avaient été laissés à la porte d’un poste de police de Casablanca. Ils étaient en bonne santé.

Quant à Sara, j’appris plus tard qu’elle avait prit l’avion pour la France et qu’elle était introuvable.

Fort heureusement pour moi, mon patron se montra très compréhensif et me donna la permission de m’absenter à nouveau pour me rendre au Maroc récupérer mes enfants.

Dans l’intervalle, ceux-ci seraient hébergés par mon frère Salim et sa femme trop heureux de pouvoir les câliner.

Une semaine plus tard je pus enfin serrer dans mes bras mes enfants.

Latifa me raconta un peu ce qu’ils avaient fait avec ses grands-parents et sa maman mais qu’elle avait beaucoup pleuré car elle s’ennuyait de moi. Elle demanda à voir ma mère. Quand je lui apprit son décès elle pleura beaucoup mais cessa dès que je lui dis que sa « mannie » qui la voyait d’où elle était serait triste elle aussi en la voyant pleurer.

Mes avocats firent le nécessaire pour que je puisse avoir la garde officielle des enfants. Mon avocat canadien me fit cependant comprendre que si madame désirait un jour se prévaloir de la garde partagée ou de droits de visite le droit canadien lui en donnait le droit mais il faudrait alors revoir le juge qui déciderait de la meilleure décision pour le bien-être des enfants.

Je revins à la maison, quelques semaines plus tard, après avoir prit, à distance, diverses mesures.

Malgré la rareté des places en garderie, une de mes collègues réussit à me dénicher trois places dans une garderie situé dans le même immeuble que mon bureau.

Cela me permettrait de voir mes enfants sur l’heure du dîner et de ne pas trop les brusquer le matin et le soir.

J’engageai une dame âgée pour la préparation du repas du soir et l’entretien de la maison. Cette dame, une Québécoise, m’avait été chaudement recommandée par Emmanuelle laquelle était maintenant fiancée à un homme très bien.

Avec les enfants nous nous installâmes dans une routine confortable.

Mes amis ne mirent pas longtemps à tenter de me présenter des femmes de leur connaissance mais je n’étais pas intéressé.

J’étais pour la première fois de ma vie en paix avec moi-même et je ne voulais surtout pas gâcher cela.

Mes enfants se portaient bien et étaient heureux. A quelques reprises Latifa me demanda ou était sa maman et je répondais honnêtement, que je ne savais pas.

Les semaines, les mois passèrent.

J’avais toujours un nœud dans l’estomac. Une peur viscérale que Sara ne revienne et ne cherche à me détruire à nouveau. Car elle m’avait détruit ce jour là, lorsqu’elle s’était enfuit avec les enfants.

Mais sans le savoir, elle m’avait permit de réfléchir sur ma vie qui n’allait nulle part. Avant cet événement j’errais dans ce monde ou je ne trouvais pas ma place.

Aujourd’hui j’avais un but. Le bonheur de mes enfants.

Ils étaient ma joie de vivre et mon espérance.

Ils avaient fait de moi un homme meilleur.

Peut-être qu’elle aussi avait changé suite à tout ça. Peut-être, qu’elle avait, elle aussi trouvé une certaine paix.

C’est la grâce que je lui souhaite.

Mais pour l’instant … Incha Allah !

Fin

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Message par Wanted Ven 11 Juin - 9:33:18

Merci Salma pour l'histoire, je viens de l'imprimer pour la lire...

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Message par cracked Ven 11 Juin - 9:53:43

Oh là là!
Quel histoire?! j'en revient pas.
Les femmes marocaines, wch7al s3abin.
je plaisante .
Merci pour le partage, une très belle histoire, pleine de beaux et mauvais souvenir.
Amicalement,
Cracked.

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Message par almouhajira Ven 11 Juin - 22:56:18

Wooow wa film howa!
merci pour le partage.
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Message par IMM1 Mar 15 Juin - 10:23:01

Bonjour,

Vraiment quel Histoire , je te remercie pour le partage , une fois j'ai lu la premiere page j'ai décidé de la finir toutes jusqu'au 45 éme .

Merci encore une fois.
3ich nhar tasma3 khbar .
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Message par adil1985 Mar 15 Juin - 17:32:28

Je crois que que c'est logique qi' il se sent délaissé par sa femme .... mais l'important c'est les enfants ... les femmes il y en a partout je suppose !

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Histoire de vie d'un Marocain au Canada Empty Re: Histoire de vie d'un Marocain au Canada

Message par almouhajira Mar 15 Juin - 17:59:49

Une histoire ecrite par une personne qui se vante tant de ses succes-surtout aupres des femmes- est une histoire qui doit etre vue en tant qu'une suite normale a toute liaison pimentee par des trahisons et des relations ephemeres!
Il me revient a l'esprit un vieux proverbe: dirha fe enssa w tsennaha!!
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Histoire de vie d'un Marocain au Canada Empty Re: Histoire de vie d'un Marocain au Canada

Message par salma12342003 Mer 16 Juin - 2:31:02

Tout à fait.
Le Grand Dieu n'oublie personne, " youmhile wala Youhmile"
Il avait fait bcp de mal à bcp de personnes, et le voila qu'il paye à la fin de son histoire, et quel prix ?
Il n'y a pas plus dur que le déchirement familial.
ce qui m'avait aussi touché, surtout c'est le manque de communication entre lui et sa femme, 2 personnes qui partagent la même vie le même quotidien, mais chacun a ses propres versions des choses, ses propres intentions,...qu'est ce qu'on peut être proche et distant en même temps.
Il ne s'était jamais soucié pour sa femme, ses craintes, son ennui, ses préoccupations au sujet de la grossesse...tout ce qui l'importait, c'était la maison bien propre et rangée, le bon reps, sa femme bien habillée pour l'accueillir ... qu'est ce qu'on peut être égoïste...

Y'en a des leçons à tirer de cette histoire.
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Message par Wanted Mer 16 Juin - 4:29:57

salma12342003 a écrit:Tout à fait.
Le Grand Dieu n'oublie personne, " youmhile wala Youhmile"
Il avait fait bcp de mal à bcp de personnes, et le voila qu'il paye à la fin de son histoire, et quel prix ?
Il n'y a pas plus dur que le déchirement familial.
ce qui m'avait aussi touché, surtout c'est le manque de communication entre lui et sa femme, 2 personnes qui partagent la même vie le même quotidien, mais chacun a ses propres versions des choses, ses propres intentions,...qu'est ce qu'on peut être proche et distant en même temps.
Il ne s'était jamais soucié pour sa femme, ses craintes, son ennui, ses préoccupations au sujet de la grossesse...tout ce qui l'importait, c'était la maison bien propre et rangée, le bon reps, sa femme bien habillée pour l'accueillir ... qu'est ce qu'on peut être égoïste...

Y'en a des leçons à tirer de cette histoire.
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J'aime bien ton résumé a lala Hanane et tu as parfaitement raison rabbi Youmhile wala Youhmile
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Message par najat Sam 19 Juin - 7:14:57

je viens de terminer la lecture de ce film reel ,et oui ca arrive de telles choses ds la vie!
j'ai des reproches a l'egard de l'auteur ; il a mal fait dés le debut, le mariage c'est qlq chose de sacré on ne joue pas avec ,on ne se marie pas pour faire les papiers ou ...mais le mariage c'est pour s'unir pour le bon et pour le pire ,pour aider la perssone a satisfaire ses besoins physiologigues, pour ne pas tomber ds le haram et bcp d'autres choses...pour sa femme ,elle n'a pas droit de faire ce qu'elle a fait ,elle a du parlé a son mari lui dire qu'elle ne voulait plus de lui et s'aranger pour les enfants ;mais les laisser devant un poste de police ! ça prouve qu'elle n'est pas digne d'etre une mére ;lah yasmahliha et yahdiha et yaawane le pére pour sa nouvelle vie!

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